Les dirigeants des pays de la région des Grands Lacs ont exigé jeudi que le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle du M23 reprennent leurs négociations de paix d'ici trois jours et les concluent dans un délai de 14 jours.
Ils ont indiqué qu'un échec des pourparlers risque de conduire à une action militaire contre les rebelles, selon un communiqué publié à l'issue du sommet d'urgence d'une journée des pays membres la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL), selon un communiqué lu par le ministre ougandais des Affaires étrangères Sam Kutesa.
"Le dialogue doit reprendre pendant les trois jours suivant ce sommet extraordinaire et conclure dans un délai maximum de 14 jours", ont-ils déclaré, tout en invitant les parties belligérantes à faire preuve du maximum de retenue sur le terrain pendant cette période "pour permettre aux négociations de conclure ".
L'Ouganda a joué le rôle de médiateur dans la crise congolaise depuis décembre dernier. Le président ougandais Yoweri Museveni, qui assume la présidence de la CIRGL, va tenir les dirigeants des pays de la région au courant des progrès des négociations de paix.
Les dirigeants ont exhorté les rebelles du M23 à cesser de menacer de renverser le gouvernement congolais et à mettre fin leur action militaire contre le gouvernement. Ils ont également évoqué la nécessité de renforcer la pression sur le M23 et les autres groupes rebelles dans l'est de la RDC.
Mary Robinson, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour la région des Grands Lacs, a indiqué pour sa part que la détérioration de la situation sécuritaire dans l'est de la RDC demande une attention urgente et que les négociations de Kampala sont cruciales pour la pacification de l'est de la RDC.
"Nous pensons qu'il devrait être possible de conclure le dialogue de Kampala dans un délai très court", a-t-elle affirmé.
Elle a affirmé que les récents combats dans l'est de la RDC testent les efforts régionaux pour pacifier cette zone qui est confrontée à l'aggravation de la crise humanitaire, soulignant que l'intégrité territoriale de la RDC doit être respectée.
Pour Mme Robinson, tout soutien aux groupes rebelles ne doivent pas être toléré, alors que les soucis légitimes des pays voisins ne doivent pas être négligés.
Les Nations Unies accusent le Rwanda d'avoir fourni une assistance aux rebelles du M23, ce qui a été démenti par le gouvernement rwandais.
Kigali, de son côté, dénonce le fait que la milice interahamwe, considérée comme étant à l'origine du génocide au Rwanda en 1994, continue à se réfugier dans l'est de la RDC.
Pour sa part, l'Ouganda se plaint aussi que l'est de la RDC abrite la Force démocratique alliée et l'Armée de résistance du Seigneur, groupes rebelles ougandais.
Présent au sommet de Kampala, la présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, a indiqué que les combats dans l'est de la RDC porte atteinte aux efforts de paix et de stabilité au continent africain.
Elle a souhaité que le sommet de Kampala soit le dernier sur la crise de la RDC et puisse réussir à mettre fin au "cycle de la violence, l'impunité, l'insécurité et l'instabilité en RDC".