Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré jeudi matin être en faveur d' une politique de sanction et de négociation à l'endroit du régime syrien.
"La position de la France, c' est à la fois la sanction et la négociation. Nous avons le sentiment que s'il n'y a pas de sanction à l' égard de Bachar al-Assad, il n' y aura pas de négociation", a-t-il affirmé sur la chaîne de télévision France 2.
"Vous imaginez que M. Bachar al-Assad en ce moment, s' il n' y a pas de sanction, va venir à Genève ou ailleurs pour discuter de la façon dont il va se dessaisir du pouvoir ? On rêve !", a poursuivi le chef de la diplomatie française.
"Il faut une sanction, parce que la légalité internationale a été violée", a estimé M. Fabius, faisant référence à l' attaque chimique présumée, menée le 21 août dernier dans la banlieue de Damas qui a fait plus de 1.000 morts.
"Mais il faut la négociation, car la solution sera politique", a-t-il ajouté, tout en indiquant mener notamment des discussions avec ses homologues russe, chinois et iranien sur une éventuelle issue politique à la crise syrienne.
"Il n' y a pas de contradiction entre la sanction et la négociation. C' est la sanction qui permet la négociation", a souligné M. Fabius, faisant ainsi part de son espoir de remettre à l' ordre du jour une conférence de paix entre les différentes parties syriennes.
Une conférence dite de "Genève 2", initiative parrainée par les Etats-Unis et la Russie, était censée se tenir au cours de l' été qui vient de s' écouler. Elle n' a pas eu lieu, faute d' accord en particulier de la part de l' opposition syrienne.
Le ministre français a, en outre, considéré que M. al-Assad ne pourrait participer "directement" à une telle conférence, si la communauté internationale parvenait à l' organiser.
Interrogé sur le maintien au pouvoir du président syrien, M. Fabius a rejeté une telle possibilité "à moyenne et à longue échéance". "Comment imaginer qu' un homme qui a eu une attitude telle qu' il y a 110.000 morts (et) 2 millions de réfugiés - un drame épouvantable - reste durablement ?", s' est-il exclamé.
Le chef de la diplomatie française a accordé cette interview à la chaîne de télévision publique France 2, au lendemain d' un débat parlementaire houleux sur l' éventualité d' une opération militaire française en Syrie et peu avant son départ en Russie, où se tient le sommet du G20.