Réunis sur les bancs de l'Assemblée nationale, au Palais Bourbon, à Paris, pour un débat sans vote, les parlementaires français ont exprimé mercredi leurs divergences au sujet du lancement d'une opération militaire en Syrie.
Face aux élus, qui ont été nombreux à faire part de leurs réticences, voire de leur opposition, le Premier ministre Jean- Marc Ayrault a défendu la volonté du président François Hollande de "sanctionner" le régime syrien suite à l'attaque chimique menée le 21 août dernier dans un faubourg de Damas.
Attribuant au régime de Bachar al-Assad "l'entière responsabilité" de cet usage d'armes chimiques contraire au Protocole de Genève de 1925, M. Ayrault a appelé à "mettre un coup d'arrêt" à de tels agissements.
Le président du groupe du parti d'opposition, Union pour un mouvement populaire (UMP, droite), Christian Jacob, a regretté l' isolement du chef d'Etat français sur la scène internationale. "Le président de la république n'a pas reçu mandat de s'affranchir du cadre des Nations unies", a-t-il souligné.
Le chef de file de l'Union des démocrates et des indépendants (UDI, centre), Jean-Louis Borloo, a lui aussi insisté sur l' importance de l'approbation de l'ONU. "L'époque des expéditions punitives de pays isolés est révolue", a insisté l'ancien ministre.
Certains membres de l'opposition se sont montrés plutôt favorables à une intervention militaire de la France, à l'image du député UMP, Frédéric Lefebvre, qui a fait part de son "oui ferme et résolu" à une telle opération aux côtés d'un "allié de toujours, les Etats-Unis d'Amérique".
Malgré quelques voix dissonantes au sein du Parti socialiste, le président des députés socialistes, Bruno Leroux, a appelé à " frapper le régime syrien afin d'amputer ses capacités meurtrières", s'alignant sur la position gouvernementale française.
Après le non du Parlement britannique concernant des frappes aériennes en Syrie, les Etats-Unis semblent plus enclins à choisir l'option militaire, puisque la commission des Affaires étrangères du Sénat américain a récemment voté en faveur d'un tel projet.
Le sommet du G20, réunissant jeudi et vendredi les grands pays industrialisés et émergents du monde à Saint-Pétersbourg, en Russie, devrait permettre aux grandes puissances d'échanger au sujet d'une intervention contre le régime syrien.