Le président américain Barack Obama a obtenu le soutien des représentants républicains pour procéder à une frappe militaire en Syrie, mais a encore beaucoup de chemin à parcourir pour recueillir suffisamment de soutien du Congrès pour attaquer ce pays arabe, ont indiqué des experts.
M. Obama a annoncé samedi qu'il demanderait l'approbation du Congrès pour lancer une attaque limitée contre la Syrie, après la publication de rapports sur l'usage présumé d'armes chimiques en août par les forces du président syrien Bachar al-Assad, qui ont franchi "la ligne rouge" que M. Obama avait fixée pour déclencher une attaque militaire américaine.
Le dernier sondage montre que la majorité des Américains s'opposent à une attaque, et des analystes estiment que l'appel de M. Obama au Congrès est une stratégie pour gagner du temps et consolider le soutien au sein des législateurs indécis.
Tandis que le soutien du Sénat contrôlé par les démocrates pourrait être dans la poche, l'obtention du soutien de la Chambre des Représentants dominée par les Républicains demeure une lourde tâche, selon des analystes.
"Je crois qu'il peut obtenir le soutien de la (Chambre des Représentants), mais le résultat va probablement être extrêmement serré", a confié le républicain Ford O'Connell à l'agence Xinhua.
Pour comprendre les positions des législateurs, il est essentiel de considérer que le vote sur l'attaque contre la Syrie intervient dans le cadre des préparatifs des élections de mi-mandat de 2014.
En réalité, le comité des relations étrangères du Sénat a approuvé mercredi une résolution révisée autorisant l'usage de la force contre la Syrie, avec un vote de 10 contre 7. Le comité a stipulé que l'objectif de l'intervention militaire américaine en Syrie devrait être de renforcer l'Armée syrienne libre qui lutte contre les forces d'Al-Assad, tout en fixant une limite de temps de 90 jours pour l'action militaire et en excluant les troupes terrestres américaines en Syrie.
Le Sénat contrôlé par les Démocrates doit tenir un débat et voter sur la résolution le 9 septembre.
Selon une enquête menée mercredi après-midi, sur les 100 sénateurs sondés, 12 s'opposaient à toute action militaire, 23 l'approuvaient, 57 étaient indécis et les 8 derniers penchaient vers le "non".
Sur les 259 députés de la Chambre des Représentants interrogés, 57 étaient contre, 17 étaient en faveur, 86 penchaient vers le "non" et 99 étaient indécis.