L'Afrique, qui entame une transformation structurelle depuis les années 1990, peut avoir plus d'un modèle de développement, a indiqué Mario Pezzini, directeur du centre de développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à la veille de l'ouverture lundi à Paris d'un forum international consacré à ce continent.
Les pays africains "sont différents en termes de ressources mais aussi d'institutions, ce qui compte beaucoup. En conséquence, on peut avoir plus d'un modèle de développement, et non un seul", a souligné M. Pezzini, dans une interview accordée à Xinhua (Agence Chine nouvelle).
"On ne peut pas penser, comme c'était parfois le cas dans les années 50-60, que cela suffit, que les pays développés expliquent aux pays en développement ce qu'ils ont fait pour que ces derniers les copient", a-t-il dit.
"Quand on voit qu'il y a 83 pays au monde qui font mieux que le double (de la croissance) des pays de l'OCDE, on doit vite conclure qu'il n'y a pas un seul modèle", a poursuivi M. Pezzini.
En Afrique, "on parle de pays qui sont dans des conditions différentes", a-t-il dit, l'activité économique au Maroc et en Tunisie ne s'appuie pas sur des ressources naturelles, alors que les pays qui ont eu le taux de croissance le plus élevé, tels que l'Angola, la Zambie, le Mozambique, le Ghana, la Sierra Leone, produisent des ressources naturelles.
"Ce qui serait intéressant, à mon avis, c'est de commencer à réfléchir en termes de type de modèles selon le type des pays", a dit M. Pezzini.
Selon lui, l'OCDE est en train de mettre en place deux groupes de travail, auxquels les pays participeront régulièrement avec un calendrier, qui prévoit au moins deux rencontres par an, pour étudier les types de modèle.
Le premier regroupe des producteurs de ressources naturelles pour se pencher sur l'utilisation de ces ressources, tandis que le deuxième regroupe les pays qui sont sous-traitants dans la chaîne globale des valeurs, a-t-il précisé.
Le Forum économique international de l'OCDE sur l'Afrique doit se tenir lundi à Paris. Il aura pour thèse "Tirer parti des ressources naturelles pour la transformation économique".