Le ministre centrafricain de la Communication Christophe Gazam Betty, ancien porte-parole de la Séléka (ex-alliance rebelle) a été limogé par un décret du président de la transition centrafricain Michel Djotodia publié mercredi à Bangui.
Diplomate de formation, Gazam Betty, très présent sur la scène médiatique nationale et internationale depuis sa nomination au sein du gouvernement d'union nationale et de transition de Nicolas Tiangaye formé début février, passait pour un fidèle proche du nouvel homme fort de Bangui.
Ce privilège que l'intéressé revendiquait d'ailleurs avec vantardise n'a pourtant pas empêché Djotodia de le relever de ses fonctions.
"Je l'ai appris comme vous. Appelez ceux qui ont pris cette décision. Moi je suis à l'hôpital depuis une semaine", a-t-il réagi dans un bref échange téléphonique avec Xinhua.
Le décret présidentiel reste muet sur les motifs de ce limogeage. De sorte qu'à Bangui les supputations vont bon train.
"Ces derniers temps, il y avait une dissension entre le chef de l'Etat et ministre d'Etat Gazam Betty. C'est certainement ce qui a justifié ce départ", a affirmé une source interne au Palais de la renaissance qui s'est toutefois gardée de préciser les raisons de la dissension évoquée. Promu au rang de ministre d'Etat après la prise du pouvoir de Michel Djotodia, Gazam Betty s'occupait d'un portefeuille élargi au Dialogue et à la Réconciliation nationale, ce qui l'a à ce titre amené à initier la signature d'un Pacte de réconciliation nationale en septembre à Rome en Italie.
C'était sous les auspices de la communauté catholique de Saint Egidio et au terme de ce voyage il avait fait savoir lors d'un entretien avec Xinhua le 19 septembre à son cabinet ministériel de Bangui que sa proximité était mal perçue et lui valait des attaques de la part de parents du président de la transition, une parfait illustration de la bataille des égos observée au sein du nouveau pouvoir.
Pendant ce temps, les violences persistent en République centrafricaine (RCA), à l'instar des combats ayant opposé mardi à Gaga, une localité de la sous-préfecture de Yaloké à près 260 km au Nord de Bangui, des ex-Séléka et des groupes d'autodéfense villageois surnommés "anti-balaka", faisant plus de 50 morts, selon des témoins.