Le roi du Maroc, Mohammed VI, doit présider, vendredi à Rabat, la séance plénière consacrée à l'ouverture de la session d'automne de la 3ème année législative.
Le Parlement marocain est composé de deux chambres. Les 395 membres de la Chambre des Représentants sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct, au scrutin de liste à la proportionnelle. Les 270 membres de la Chambre des Conseillers sont élus pour neuf ans avec renouvellement par tiers tous les trois ans. Ils sont par ailleurs élus au suffrage indirect par les élus des chambres professionnelles, des salariés et des collectivités locales.
Ainsi et après une courte trêve, les parlementaires marocains vont donc reprendre à partir de vendredi le chemin de l'Hémicycle. Souvent pointés du doigt quant à la faiblesse de leur production législative, ils sont appelés à accélérer le rythme du travail et se pencher sur les dossiers à caractère prioritaire comme celui de l'adoption par la Chambre des représentants d'un nouveau règlement intérieur qui prévoit une charte d'éthique pour la promotion et l'assainissement de la pratique politique.
Dans ce cadre, l' on s'attend à ce que la session d' automne soit très animée. Que ce soit en séances plénières ou en commissions, les débats seront sans doute rythmés par les critiques de l'opposition à l'égard des décisions gouvernementales en cette conjoncture marquée par les aléas de la crise économique.
En plus des débats sur les lois organiques et la formation du gouvernement, la polémique entre le gouvernement et l'opposition sur les commissions d'enquête parlementaires, et ayant marqué la fin de la précédente année législative, va sûrement se poursuivre entre les deux camps.
Outre ces sujets, des débats houleux sont attendus lors des réunions mensuelles sur la politique du gouvernement ou lors des séances hebdomadaires des questions orales, au sujet notamment de la politique d'indexation des prix des produits pétroliers et du dialogue social entre le gouvernement et les syndicats.
Sur le plan législatif, le Parlement est appelé à passer à la vitesse supérieure dans la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles et aussi dans la promotion de l'action politique après l'adoption de la charte d'éthique prévue dans le règlement intérieur de la Chambre des représentants. Selon le ministre marocain chargé des relations avec le Parlement et la société civile, Lahbib Choubani, trois lois organiques se rapportant à la réforme du système judiciaire sont également fin prêtes et devraient être soumis au parlement après approbation par le Conseil des ministres, puis celui du gouvernement.
La confrontation entre majorité et opposition connaîtra sûrement son épilogue lors de l'examen de la loi de finances 2014. Le parti de l'Istiqlal (PI) qui s' est retiré du gouvernement, l'Union socialiste des forces populaires (USFP) se pressent déjà pour déposer une motion de censure contre le gouvernement. Des contacts sont en cours entre les deux formations politiques pour déposer une motion de censure contre le gouvernement lors de cette rentrée législative. Les militants du PI avaient manifesté leur opposition au gouvernement lors d' une marche organisée à Rabat. Une semaine plus tard, l' USFP a organisé un grand meeting à Rabat le 5 octobre prochain. Le PI et son bras syndical l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) entament cette rentrée en mobilisant leurs troupes pour contrecarrer la politique " antipopulaire et antisociale" du gouvernement emmené par le Parti justice et développement (PJD).