Vingt cinq ans après la création par les dirigeants politiques de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), les organisations patronales des cinq pays de la région, réunies autour de l'Union maghrébine des Employeurs (UME) ont entériné le principe de la création prochaine, de l'Union Maghrébine du Commerce et de l'investissement (UMCI).
L'annonce en a été faite, mercredi, lors d'une réunion des membres fondateurs de l'UME tenue en marge du premier Forum Économique de la Méditerranée Occidentale 5+5, organisé à Barcelone par l'UPM (Union pour la Méditerranée).
Un communiqué de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), précise que la création de l'UMCI répond d'abord aux préoccupations des cinq pays qui doivent faire face aux défis de créations d'emplois et de croissance. Seule une dynamique à travers l'UMCI pourra résorber le coût du non-Maghreb pour les pays de la région.
La même source ajoute qu'il s'agira concrètement de proposer un mécanisme applicable et adapté en vue de développer le commerce intra-maghrébin qui ne représente aujourd'hui que 3% des échanges commerciaux de l'ensemble des pays du Maghreb Arabe, lequel mécanisme devient une nécessité pour l'avenir de la région. Ce bilan demeure très faible.
Un manque à gagner autrement important pénalise certainement l'économie des pays du Maghreb. Car, le niveau du commerce inter-maghrébin ne dépasse guère 5 à 6% du volume total du commerce extérieur des cinq pays membres. L'édification de telle structure régionale permet d'aplanir les difficultés et de mettre sur pied un marché maghrébin pour plus de 100 millions de consommateurs potentiels dans les cinq pays membres de l'UMA, qui sera appelé à s'élargir pour englober un marché arabe de libre-échange.
Fort d'une économie de plus de 224 milliards de dollars de PNB, ce groupement, qui recèle d'importantes ressources naturelles et énergétiques, est en droit de se targuer de sa proximité géographique de l'UE, un marché de 450 millions de consommateurs. Pour ces raisons, il a été décidé la libéralisation de l'accès des produits aux marchés du Maghreb et l'accélération de la construction d'une autoroute et d'une voie ferrée trans-maghrébines.
Rappelons que l'année 2009 avait connu le lancement par les cinq pays du Maghreb de la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE). Recommandée par le Fonds monétaire international (FMI), cette banque est composée d'une assemblée générale des souscripteurs, d'un conseil d'administration de 10 membres (deux de chaque pays de l'UMA) et d'un directeur général désigné pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois. Le capital de la BMICE s'élève à 500 millions de dollars, réparti entre les cinq pays membres. L'objectif de la création de cette institution financière maghrébine est de contribuer à l'édification d'une économie maghrébine compétitive et intégrée, à réaliser des projets mixtes, à promouvoir les échanges commerciaux intermaghrébins et à renforcer les investissements et la circulation des biens et des capitaux entre les pays du Maghreb.
Aujourd'hui, "l'UMCI servira également de catalyseur pour créer la confiance et lever les entraves à l'investissement", a précisé Mme Miriem Bensalah-Chaqroun, la Présidente de la CGEM qui préside actuellement l'Union Maghrébine des Employeurs (UME). La Confédération générale des entreprises du Maroc devrait organiser les 17 et 18 février 2014 à Marrakech, la 3ème édition du «Forum Maghrébin des Employeurs" qui entérinera la naissance de l'UMCI.