Le président mozambicain Armando Guebuza a lancé mercredi un appel au dialogue et à l'unité pour résoudre la crise politique dans le pays suite à la menace du principal parti d'opposition de reprendre la guerre.
S'exprimant lors d'un rassemblement dans le district de Nhamatanda dans la province de Sofala, près du bastion du parti d' opposition Renamo, M. Guebuza a déclaré que la situation politique actuelle était "un test pour voir si les Mozambicains veulent vraiment la paix", ont rapporté les médias officiels.
"La solution à tout ceci réside dans le dialogue. Nous devons tous continuer à participer au dialogue. Si nous menons ce dialogue avec conviction, nous cesserons d'être faibles. Nous serons forts et continuerons de nous développer", a déclaré M. Guebuza.
Une nouvelle série de tensions se sont emparées du Mozambique depuis lundi lorsque les forces gouvernementales ont attaqué et occupé le camp du dirigeant de la Résistance nationale mozambicaine (Renamo), Alfonso Dhlakama, dans le district montagneux de Gorongosa à Sofala. M. Dhlakama a échappé à ce raid, toutefois le porte-parole de la Renamo, Fernando Mazanga, a déclaré unilatéralement que le traité de Rome de 1992, ayant mis fin à 16 années d'une guerre civile sanglante dans ce pays, était rendu caduc par cette attaque.
Le gouvernement a déclaré que cette opération était une réponse aux attaques de la Renamo contre des cibles militaires et civiles depuis avril de cette année, qui ont fait des dizaines de morts et paralysé temporairement le système de transports national.
La Renamo est un ancien mouvement rebelle fondé par le régime minoritaire blanc de Rhodésie (actuel Zimbabwe) et soutenu par l' Afrique du Sud (alors sous le régime de l'apartheid) pour mener une guérilla contre le gouvernement mozambicain suite à son indépendance du Portugal en 1975.
La Renamo s'est transformé en parti politique mais n'a pas réussi à remporter aucune élection majeure depuis. Frustré par l' échec du parti à obtenir des victoires politiques, M. Dhlakama a menacé de boycotter les élections municipales du 22 novembre à moins que les lois électorales ne soient modifiées pour égaliser les chances en faveur de l'opposition.
Le dialogue entre le gouvernement et le Renamo sur ces questions n'a fait aucune avancée depuis le début de l'année.
M. Guebuza, cité par l'agence de presse mozambicaine AIM, a déclaré avoir constaté lors de ses rassemblements à Sofala que les habitants locaux réclamaient une solution définitive à ce problème, qui ne pourrait venir selon eux que d'une rencontre face à face entre MM. Guebuza et Dhlakama.
Un tel sommet est envisagé depuis longtemps, toutefois les deux parties ne sont pas parvenues à surmonter des divergences essentielles, en particulier sur le lieu d'un tel sommet.
Le gouvernement insiste pour organiser le sommet à Maputo, tandis que le Renamo souhaite qu'il se tienne à Gorongosa. Par ailleurs, la montée des tensions depuis lundi rend les perspectives de réalisation d'un tel sommet encore plus distantes.