Une plainte officielle a été déposée à Bruxelles contre l'armée belge pour le drame d'une embarcation de migrants africains survenu en Méditerranée en mars 2011, a confirmé jeudi la porte-parole du ministère belge de la Défense, Julie van den Born, à Xinhua.
Elle a insisté à s'abstenir de tout jugement ou commentaire "afin de ne pas interférer avec l'enquête" en cours.
Trois rescapés du drame, qui avait fait 63 naufragés, ont déposé plainte mercredi auprès d'un juge d'instruction à Bruxelles pour déterminer les responsabilités de l'armée belge. Divers éléments ont montré que le Narcis, chasseur de mines de la marine belge, se trouvait dans la zone au moment du drame, au lieu de venir au secours de l'embarcation en détresse, alors que "le signal d'alerte maximale était diffusé et répété toutes les quatre heures" à tous les navires du secteur, a affirmé leur avocate Véronique van der Plancke, lors d'une conférence de presse.
Selon Mme van der Plancke, plusieurs témoins ont déclaré avoir vu un navire s'approcher à quelques centaines de mètres de l'embarcation. Quelques indices "pourraient faire penser au Narcis", comme la description du drapeau et des fragments de langue française, mais "sans certitudes".
Dans la nuit du 26 au 27 mars 2011, 72 migrants avaient quitté Tripoli à bord d'un zodiac pour traverser la Méditerranée et chercher asile en Italie. Après dix jours de dérive, le bateau avait rejoint la côte libyenne, avec à son bord seulement neuf survivants.