Le Rassemblement des républicains (RDR, du président Alassane Ouattara) et le Front populaire ivoirien (FPI, de l'ex-président Laurent Gbagbo) ont convenu de poursuivre le dialogue, entamé lundi à Abidjan, en vue de parvenir à la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire après la meurtrière crise post-électorale de 2010-2011.
"Nous avons convenu de rester en contact, de poursuivre les réflexions chacun de son côté afin de trouver des compromis pour apporter notre contribution à la normalisation de la vie politique, à la réconciliation et à la paix", a déclaré le président du FPI, Pascal Affi N'guessan, à l'issue de la rencontre qui a duré près de deux heures et demi au siège du RDR.
Le FPI, qui a demandé la rencontre, s'est déclaré "satisfait" de la séance de travail qui s'est déroulé dans "un climat empreint de grande convivialité, de fraternité avec des échanges francs et sincères dans une esprit positif", selon son président.
Pascal Affi N'guessan a indiqué avoir présenté à ses hôtes le contenu de sa proposition relative au "dialogue direct" et aux " états généraux de la République" que son parti considère comme les "deux piliers" de la réconciliation nationale.
Le secrétaire général par intérim du RDR, Amadou Soumahoro, a clairement relevé les "réserves" de son parti quant à l' organisation des "états généraux de la République".
"Le RDR n'y a pas souscrit", a-t-il affirmé, estimant que "dans l'état actuel des débats, les +états généraux de la République+ ne pouvaient pas apporter de solutions aux problèmes des Ivoiriens".
Amadou Soumahoro qui assure également que la rencontre s'est tenue dans un "esprit de fraternité, de vraie camaraderie" qui augure de "lendemains meilleurs" pour leurs deux partis, a invité ses "amis" du FPI à "saisir la main tendue" du président Alassane Ouattara pour "prendre sa place dans la construction de la nation ivoirienne" au sein du Cadre permanent de dialogue (CPD).
En avril 2012, un conclave du gouvernement avec l'opposition avait abouti à la création du CPD signée par 12 "petits" partis pro-Gbagbo sans le FPI.
Le CPD est "une plate-forme d'échanges, de réflexions, de propositions et d'actions en vue de l'amélioration des relations et de la consolidation de la confiance entre le gouvernement et l' opposition politique".
Face au boycott du CPD par le FPI, le gouvernement s'est engagé dans un "dialogue direct" avec le parti de M. Gbagbo.
"Les discussions peuvent continuer au sein du dialogue direct" entre le gouvernement et le FPI et "même dans les institutions", a ajouté Amadou Soumahoro non sans "rassurer" le FPI quant à la " disponibilité" de son parti à "participer à tout moment à de telles discussions".
"Nous avons convenu de continuer de parler, d'échanger pour que le dialogue entamé ne soit pas interrompu", a souligné le secrétaire général par intérim du RDR.
La délégation conduite par Pascal Affi N'guessan pour cette rencontre "inédite" comprenait, entre autres, Sébastion Dano (ex ministre de la Réconciliation), Amani N'guessan (ex ministre de la Défense), Alcide Djédjé (ex ministre des affaires étrangères), Miaka Ouretto (ex président intérimaire du FPI) et Odette Lourougnon (présidente de l'organisation des femmes).
Autour de la secrétaire générale du parti présidentiel, Henriette Dagri Diabaté, par ailleurs Grande chancelière de l' Ordre national, étaient présents des membres de la direction du RDR mais également des membres du gouvernement dont Hamed Bakayoko, le ministre de l'intérieur, Amadou Gon Coulibaly, secrétaire général de la présidence, la ministre de l'Education nationale, Kandia Camara et le ministre des Eaux et Forêts, Babaud-Darret.