Les autorités militaires ivoiriennes ont annoncé dimanche à Bouaké (centre) la libération de plusieurs propriétés publiques et privées occupés de force depuis la crise militaro-politique.
Selon le coordonnateur de l'Opération de libération des sites, le colonel-major Ehoussou Aka, des appartements privés, locaux administratifs et sièges d'organisations non gouvernementales qui étaient occupés par des militaires et civils ont ainsi été rétrocédés à leurs propriétaires.
"Le comité note des avancées dans le traitement des dossiers. Nous négocions avec des occupants civils pour leur départ des lieux. Concernant les occupants militaires, l'état-major avait donné des instructions, et la libération se fait sans résistance", a relevé le colonel-major Aka, notant qu'une centaine de propriétés ont déjà été libérées du côté de Bouaké.
"Après Bouaké, l'opération se poursuivra à Daloa dans l'ouest du pays et dans les autres régions", a-t-il précisé.
Pour le responsable du comité national de libération des sites illégalement occupés, cette action marque la normalisation de la vie sociale.
"Deux ans après la crise, la normalité est de retour. La restitution des sites privés et publics occupés de force est un acte qui va contribuer à la paix et la réconciliation nationale", a estimé l'officier.
Il a de nouveau exhorté les propriétaires des sites occupés à fournir les documents administratifs afférents en vue d'entrer de manière effective en possession de leurs biens.
Lors d'une rencontre précédente, le ministre ivoirien de la Défense Paul Koffi Koffi avait assuré que le gouvernement ordonnerait de manière effective la libération des propriétés illégalement occupées.
"Il s'agit tout d'abord de faire une identification des biens à savoir domiciles, immeubles et autres, de noter la typologie, avant de procéder au déguerpissement", avait noté le ministre, insistant sur le caractère pacifique du déguerpissement.
La Côte d'Ivoire sort de manière progressive de crises militaro- politiques successives au cours desquelles des soldats et des civils avaient occupé des propriétés appartenant à des personnes privées et parfois au gouvernement.
Pour les autorités ivoiriennes, l'heure de la libération des sites illégalement occupés par les hommes en armes et autres acteurs a sonné, afin de s'inscrire dans la mouvance de la normalisation après ces crises aiguës qui ont secoué le pays.
Des sites tels que la cité universitaire de Williamsville ( centre d'Abidjan) et un bâtiment administratif d'Alépé (sud d' Abidjan) précédemment occupés par des soldats des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont été déjà rétrocédés à leurs occupants légaux sous la houlette de ces autorités qui entendent donner un "signal fort".