Dans un message diffusé mercredi à la population du Soudan du Sud, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a renouvelé son appel aux dirigeants du pays pour qu'ils règlent leurs différends de façon pacifique et s'engagent à mettre fin à la violence qui s'est emparée de la plus jeune nation du monde depuis une dizaine de jours.
"Je tiens à vous assurer que les Nations Unies se tiennent aux côtés du peuple du Soudan du Sud en ce moment difficile", a déclaré M. Ban dans ce message retransmis à la radio et par vidéo.
L'escalade de la violence a fait des centaines de morts et provoqué le déplacement de plus de 80.000 personnes dans le pays, qui a obtenu son indépendance il y a à peine deux ans après sa sécession du Soudan.
Des informations de plus en plus nombreuses font état de violences interethniques.
"Nous savons que beaucoup d'entre vous subissent des attaques terrifiantes. Des familles fuient leurs foyers. Beaucoup d'entre vous ont perdu des proches et sont en deuil. Des civils innocents sont pris pour cible en raison de leur appartenance ethnique. Il s'agit d'une grave violation des droits humains", a ajouté M. Ban. dans son message.
"Le Soudan du Sud est menacé, mais le Soudan du Sud n'est pas seul", a-t-il souligné.
M. Ban a appelé les dirigeants du pays à régler leurs différends de manière pacifique, soulignant la responsabilité qui leur incombe de protéger les civils. "J'ai prévenu que tous les auteurs de crimes seraient tenus pour comptables de leurs actes", a fait savoir le chef de l'ONU.
Mardi, le Conseil de sécurité a suivi les recommandations de M. Ban en dotant de renforts la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), qui accueille dans ses différentes bases près de 45.000 civils en quête de protection.
Dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, le Conseil autorise le déploiement temporaire de 5.500 soldats et de 440 policiers de plus, ainsi que l'envoi d'actifs critiques, comme des hélicoptères de combat, pour aider la Mission, qui compte actuellement environ 7.000 personnes, à s'acquitter de son mandat.
A l'issue de la décision prise par le Conseil, M. Ban avait reconnu que le renforcement des capacités de protection de la Mission ne se ferait pas du jour au lendemain. "Même avec des moyens supplémentaires, nous ne serons pas en mesure de protéger tous les civils qui en ont besoin au Soudan du Sud", a-t-il indiqué, soulignant : "les parties ont la responsabilité de mettre fin au conflit."