Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé mardi le doublement de la force de maintien de la paix des Nations Unies au Soudan du Sud, portant ses effectifs à près de 14.000, sur fond de détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire, des centaines de civils ayant été tués et des dizaines de milliers d'autres chassés de leurs foyers.
Suivant les recommandations du Secrétaire général Ban Ki-moon, le Conseil a approuvé à l'unanimité de ses 15 membres une augmentation temporaire des effectifs la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS) à un maximum de 12.500 militaires et 1.323 policiers, contre 7.000 en tout à l'heure actuelle, en s'appuyant au besoin sur le transfert de contingents des missions actuellement déployées en République démocratique du Congo (RDC), au Darfour, à Abyei, en Côte d' Ivoire et au Libéria.
Dans une résolution adoptée en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui autorise le recours à la force, le Conseil demande la cessation immédiate des hostilités et l'ouverture immédiate d'un dialogue entre factions rivales, condamnant les combats et les violences ciblées contre les populations civiles et groupes ethniques, "ou autres communautés bien déterminés", ainsi que les attaques et les menaces contre la MINUSS.
Les tensions au Soudan du Sud, la plus jeune nation du monde, ont dégénéré en conflit ouvert le 15 décembre dernier après les accusations lancées par le gouvernement du Président Salva Kiir, contre son rival, l'ancien Vice-Président Riek Machar, limogé en juillet, et auteur d'une tentative présumée de coup d'état. M. Kiir appartient à l'ethnie Dinka et M. Machar à celle des Lou Nuer.
Jeudi dernier, une attaque a été lancée contre une base de la Mission à Akobo, dans l'Etat de Jonglei, où près de 2.000 assaillants lourdement armés ont tué 20 civils de l'ethnie Dinka et deux Casques bleus des Nations Unies. Un troisième Casque bleu a été blessé au cours de l'incident. A l'issue de cette attaque, les agresseurs, soupçonnés d'être issus de la communauté Lour Nuer, se sont enfuis avec des armes, des munitions et d'autres articles pillés sur place.