Des experts maliens et internationaux ont procédé le 11 février à une première évaluation des dommages causés au patrimoine culturel de Gao, suite à l' occupation de certaines parties du nord du Mali par des groupes armés, a-t-on appris vendredi d' informations publiées par l' Unesco.
"Des mesures urgentes sont nécessaires pour sauvegarder le Tombeau des Askia, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, avant la prochaine saison des pluies en juin" , a déclaré Lazare Eloundou, directeur du Bureau de l' Unesco à Bamako, qui a pris part à la mission.
Parmi les autres participants à la mission qui s' est rendue à Gao figurent notamment Lassana Cissé, directeur national du patrimoine culturel malien; Alain Crédeville, de l' Ambassade de France à Bamako et Sophie Ravier, chef de l' unité culture et environnement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA).
Au cours de leur visite, les experts ont constaté que les habitants ont mené à bien les travaux de consolidation du Tombeau des Askia à leurs propres frais afin d' éviter que ce monument en terre du 15e siècle ne subisse d' autres dommages. Mais les efforts de la population ont été temporaires et que les salles de prières de la mosquée nécessitent un important travail de conservation avant la prochaine saison des pluies.
Les experts ont également observé que d' autres biens culturels ont été sérieusement mis à mal à Gao. Quatre-vingt-dix pourcent du site archéologique de Gao Saneye, qui date du 11e siècle après J.-C., a été pillé par les extrémistes. Les nouveaux locaux du Musée du Sahel, où les collections ont été transférées en mars 2012, ont servi de résidence aux extrémistes pendant près d' un an et ont été largement endommagés.
Selon les informations de l' Unesco, l' organisation et les autorités maliennes vont coopérer pour dresser une évaluation complète des besoins relatifs au patrimoine culturel de Gao et prendre des mesures afin de préserver ce patrimoine.