Syrie/Genève II : les négociations toujours dans l'impasse
( Xinhua )
15.02.2014 à 11h01
Les discussions entre la délégation de l'opposition et celle du gouvernement syrien se trouvent toujours dans l'impasse vendredi, et les deux parties s'accusent mutuellement d'être responsable d'un échec éventuel de ce cycle de négociations.
Vendredi matin, le représentant conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi a rencontré tout d'abord la délégation du gouvernement syrien, avant de s'entretenir avec celle de l'opposition.
Lors de deux conférences de presse séparées tenues dans l'après-midi, les deux délégations syriennes se sont accusées mutuellement d'être responsable de l'impasse où se trouvent l'actuel cycle de négociations.
Le porte-parole de l'opposition, Louai Safi, a indiqué à la presse que sa délégation a préparé un plan d'une vingtaine de points "en cinq et six pages" à discuter pour les négociations, tandis que la délégation du gouvernement syrien manquait de "responsabilité" pour trouver une solution politique à la crise en Syrie.
A ce jour, les négociations sont dans l'impasse comme vous le savez tous, a déclaré M. Safi aux journalistes.
De son côté, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Makdad, a souligné devant la presse qu'aucun progrès n'a été réalisé dans les négociations, car l'opposition insiste sur un ordre du jour "non réaliste" pour les négociations.
Ceux qui ne veulent pas combattre le terrorisme ne font définitivement pas partie du peuple syrien et ceux qui portent des armes contre leur peuple et leur gouvernement sont des terroristes, a-t-il fait remarquer.
Les divergences existent toujours entre les deux délégations syriennes sur les sujets clés dans ce cycle de négociations qui a débuté lundi. La délégation du gouvernement syrien souligne l'importance de discuter tout d'abord de la question sur la lutte contre le terrorisme, mais celle de l'opposition insiste sur la création d'un gouvernement de transition comme priorité des négociations.
Pour "débloquer la situation", une rencontre tripartite a eu lieu jeudi au Palais des Nations à Genève à laquelle ont pris part M. Brahimi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Gennady Gatilov et la sous-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman.
Lors de cette rencontre, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe a présenté l'état actuel des négociations entre la délégation de l'opposition et celle du gouvernement syrien. La Russie et les Etats-Unis ont, de leur côté, promis d'aider à faire avancer les négociations sur la Syrie, a affirmé M. Brahimi, sans préciser les mesures que les deux puissances vont prendre.
Après plusieurs reprises de report, la Conférence de paix sur la Syrie dite Genève II s'est ouverte le 22 janvier à Montreux, une ville dans le sud-ouest de la Suisse, avant que les deux délégations syriennes ne se soient rencontrées du 24 au 31 janvier à Genève pour poursuivre leurs négociations sous la médiation de M. Brahimi, ce qui constitue le premier round de négociations dans le cadre de la Conférence Genève II. Mais jusqu'à présent, il n'y a toujours pas de progrès tangibles dans leurs discussions visant à trouver une solution à la crise prolongée en Syrie.
Le 30 juin 2012, le secrétaire général de l'ONU et celui de la Ligue arabe, les ministres des Affaires étrangères de la Chine, de la France, de la Russie, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis, de la Turquie, de l'Irak, du Koweït et du Qatar, ainsi que la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité s'étaient réunis à Genève en tant que Groupe d'action pour la Syrie, sous la présidence de l'émissaire conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. Cette conférence a été baptisée "Genève I".