Les tentatives pour faire que le gouvernement syrien "claque la porte" de la conférence de paix de Genève 2 sont une erreur et sont illogiques, a réagi vendredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
"Avec des déclarations disant que l'usage de la force reste une option possible, des mesures sont prises pour politiser toutes les questions humanitaires au Conseil de sécurité de l'ONU," a expliqué Lavrov aux journalistes à l'issue de discussions avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, en visite à Moscou.
Probablement, ils souhaitent forcer le gouvernement syrien à claquer la porte, a lancé Lavrov. "Ces tentatives sont une erreur. On doit mettre en oeuvre ce qui a été convenu."
Lavrov a indiqué que les tentatives de faire avorter le processus politique sur la Syrie étaient systématiques, les Etats-Unis et la France étant les plus ardents à suivre cette voie.
Cela préoccupe Moscou, a expliqué le chef de la diplomatie russe.
Il a ajouté qu'aucune échéance artificielle ne devrait être fixée pour les négociations inter-syriennes, et que Moscou se félicitait que Damas soit prêt à discuter la mise en oeuvre du communiqué de Genève de 2012 étape par étape.
De son côté, a-t-il indiqué, la Russie est préoccupée de l'absence du chef du Congrès National Syrien au second cycle des négociations de Genève 2, décrivant l'initiative du dirigeant de l'opposition comme une tentative de faire avorter le processus politique et de chercher à obtenir un changement de régime dans le pays déchiré par la guerre.
Il s'en est également pris aux intervenants extérieurs pour leur absence de volonté de travailler sur les "paramètres" d'un organe exécutif de transition en Syrie.
"Apparemment, la logique exige que les paramètres pour les réformes et un processus de transition fassent d'abord l'objet d'un accord, après quoi on peut déterminer la composition des personnes dans les structures en charge de ces questions," a précisé le ministre russe.
Pourtant, a-t-il poursuivi, "ceux qui ont garanti la participation de l'opposition dans ce processus ont refusé de discuter les principes d'un accord politique dont dépendent la création d'un organe exécutif de transition."
La conférence internationale soutenue par l'ONU, appelée Genève 2, a commencé à la fin du mois de janvier de cette année à Montreux, au bord du lac Léman, et vise à mettre fin au conflit qui dure depuis trois ans en Syrie.
Le premier cycle de la conférence a achoppé sur la profonde division entre le gouvernement syrien et l'opposition. Le second cycle a repris au début de cette semaine mais a vu jusqu'ici peu d'améliorations au niveau des dissensions entre les deux camps.