Des centaines de commerçants de Ghardaïa (600 km au sud d'Alger) ont décidé samedi de transférer leur activité vers d'autres villes du nord du pays afin de fuir les actes de vandalisme dont ils sont régulièrement victimes depuis près de quatre mois, a indiqué à Xinhua Khodir Babaz, membre de la Cellule de coordination et de suivi des événements de Ghardaïa.
Cette décision intervient, ajoute la même source, suite à une consultation entre les commissions inter-quartiers qui ont en outre pris la décision d'observer une grève et de ne pas envoyer leurs enfants à l'école de peur d'être agressés.
La ville de Ghardaïa a été le théâtre depuis mercredi de la recrudescence de la violence qui a causé des blessures à 150 individus, dont six cas graves, et la destruction d'une centaine de 100 locaux commerciaux, a précisé M. Babaz.
Les affrontements entre Arabes chaambis de confession malékite et Berbères mozabites de confession ibadite avaient commencé en décembre 2013 dans différents quartiers de la ville et ailleurs dans des localités limitrophes. Ils avaient duré plusieurs jours avant que des représentants des deux communautés ne parviennent à une trêve initiée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et conduite par son Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Mais la trêve n'a été que d'une courte durée. Car les violences ont aussitôt repris. Elles ont coûté la vie à au moins quatre citoyens ainsi que la destruction de centaines de locaux commerciaux, habitations et exploitations agricoles, selon des sources locales.
Ces dernières années, des scènes de violences ont été enregistrées dans différentes localités de la province de Ghardaïa (environ 200.000 habitants), laquelle était connue jusqu'à lors pour être une région saharienne calme et propice au tourisme.