Le Dr Kolo Roger est entré en fonction mercredi en tant que premier chef du gouvernement de la IVe République de Madagascar, après la cérémonie de passation de pouvoir entre lui et son prédécesseur, Omer Beriziky.
"En tant que premier Premier ministre de la IV République, je me montrerai à chaque instant de ma mission, digne de la confiance du président de la République Hery Rajaonarimampianina et prendrai mes responsabilités dans le respect de mes prérogatives prévues par la Constitution", a-t-il avancé.
"Je suis chargé avec mon gouvernement de transformer la "vision " du Chef de l'Etat en réalité, de transformer sa politique générale en plan d'action et de transformer ce plan d'action en réalisations", a-t-il poursuivi.
Le Dr Roger, 71 ans, médecin spécialisé en radiologie, a été nommé vendredi dernier par le président malgache Hery Rajaonarimampianina sur proposition de 93 députés répartis dans 12 partis politiques à l'Assemblée nationale.
Dans son discours, le Dr Roger a évoqué la nécessité d'une réconciliation nationale en vue d'atteindre la croissance. " Réconciliation et pardon seront les conditions d'ouverture, une ouverture qui sera source de stabilité, gage d'une paix sociale et d'un climat de confiance, parce que sans confiance, pas de croissance (..) et ce sera une croissance qui aura cette fois-ci un impact chez vous, dans vos foyers, et dans votre vécu quotidien ", a-t-il précisé.
Il a ainsi appelé les politiciens, les opérateurs économiques, et toutes les forces vives de la Nation à avoir la même vision dans la convergence.
"C'est en ayant la même vision, dans la convergence, riche de nos diversités, c'est en ayant les mêmes objectifs et une même visibilité de programme que nous pourrons nous réconcilier, c'est la vraie réconciliation", a-t-il soutenu.
En ce qui concerne le prochain gouvernement qu'il compte mettre en place d'ici vendredi, Kolo Roger a avancé que ce sera un gouvernement qui va transformer la vision et la politique générale du président de la République en politique sectorielle avec des objectifs bien compris dans chaque ministère.
"Ces conditions réunies vont permettre à mon gouvernement de se lancer vers l'application de la stratégie de croissance accélérée qui fera de Madagascar un pays émergent. L'émergence économique de Madagascar suppose l'atteinte de niveaux élevés des taux d' investissement, d'épargne et d'exportation", a-t-il martelé.
Il a demandé aux politiciens d'arrêter les débats stériles sans solution concrète.
"Il y a une nécessité impérieuse qui est de considérer réellement les 22 millions de Malagasy, l'intérêt général ne doit pas être un voeu pieux, un slogan (..) Axons notre énergie nos actions et aussi notre coeur pour les Malagasy car ils souffrent, crient la douleur, ils attendent de nous qu'on les écoute, qu'on prenne en considération leurs difficultés", a-t-il insisté.
Procéder à la refondation, rétablir la confiance par la réconciliation, rétablir la paix sociale et la sécurité, promouvoir la création d'emplois, relancer l'économie, renforcer la coopération régionale et internationale, transformer Madagascar en un pays puissant économiquement sont les défis du Premier ministre.
"C'est une lourde responsabilité qui m'attend, j'en suis conscient, les Malagasy attendent des résultats concrets, j'en suis convaincu. C'est une mission sacrée que j'accomplirai avec foi, courage et en toute humilité", a-t-il conclu.
En avril 2013, Kolo Roger s'est porté candidat aux élections présidentielles prévues le 24 juillet 2013 avec le slogan " Kolointsika ny harena ho an'ny Malagasy" ("Nous allons préserver nos ressources dans l'intérêt des Malgaches").
Les élections ont été reportées par la Commission Electorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) et en août 2013, sa candidature ainsi que celles de 7 autres candidats ont été rejetées par la Cour Electorale Spéciale (CES) pour anomalie de la décision dans l'application de la loi.
Avec un autre candidat évincé par la CES, Kolo Roger a désigné Hery Rajaonarimapianina comme candidat de son remplacement pour les élections présidentielles.