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Burkina : la justice accélère l'enquête sur la mort du feu président Sankara

Xinhua | 23.12.2015 08h21

La justice burkinabè, sous le régime de la Transition, a, depuis quelques jours, accéléré, la recherche de la vérité sur le meurtre de l'ex-président Thomas Sankara, mort en 1987 dans un coup d'Etat qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir.

Le gouvernement de transition qui a succédé au régime défunt de Compaoré, avait rassuré le peuple burkinabè, que tout sera mis en œuvre pour rendre justice au père de la révolution burkinabè, ainsi qu'à d'autres personnes, comme Norbert Zongo, un journaliste mort calciné en 1998, alors qu'il enquêtait sur une affaire incriminant François Compaoré, frère cadet de M. Compaoré.

Mardi, Gabriel Tamini, journaliste et ancien conseiller en Communication du président déchu Blaise Compaoré, a été inculpé dans le cadre du dossier du meurtre de Thomas Sankara.

L'ex-président Blaise Compaoré, qui a trouvé refuge en Côte d'Ivoire voisine, d'où est originaire son épouse, fait l'objet depuis début décembre d'un mandat d'arrêt international, dans le meurtre de son frère d'arme, le capitaine Thomas Sankara, considéré par des observateurs comme le "Che Guevara africain".

La justice militaire burkinabè a expliqué que les autorités ivoiriennes qui hébergent M. Compaoré n'ont pas encore réagi.

Depuis plus de 27 années, ce dossier a eu du mal à avancer sous le régime Compaoré, jusqu'à sa chute quand, les autorités de la transition ont pris l'engagement de faire toute la lumière sur cette affaire ainsi que sur plusieurs autres dossiers pendants.

C'est dans cette optique qu'en mai dernier, la justice militaire avait procédé à l'ouverture de la présumée tombe du père de la révolution burkinabè afin de déterminer les causes réelles de sa disparition et d'identifier sa dépouille.

Les premiers résultats avaient indiqué que le présumé corps de Sankara avait été criblé de balles.

Lundi, à la grande surprise des Burkinabè, l'un des avocats des ayants droits de la famille Sankara, Me Benewendé Sankara (pas de lien familial), a déclaré que les analyses pratiquées sur la dépouille du président Thomas Sankara, n'ont pas permis de déterminer son ADN au regard de l'"état des restes".

Mais, Me Sankara a rassuré que cela ne devrait pas empêcher la manifestation de la vérité sur ce dossier dont le dénouement est attendu par bon nombre de Burkinabè.

Le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré et auteur du putsch avorté de mi-septembre dernier, a été inculpé par la justice pour complicité dans l'assassinat de Sankara.

Il est soupçonné d'avoir conduit le commando qui a assassiné au soir du 15 octobre 1987, le capitaine Sankara.

Une dizaine de militaires de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), figurent parmi les mis en cause dans ce dossier Thomas Sankara.

Le rebondissement du dossier Sankara intervient à quelques jours de la fin du mandat des autorités de la transition qui avaient promis de faire toute la lumière sur cette affaire, longtemps qui a eu du mal à connaître un dénouement sous le régime de Compaoré, balayé par la rue en octobre 2014.

Les élections du 29 novembre dernier remportées par l'ex-Premier ministre de Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré, ont mis un terme à treize mois de transition.

Au moins cinq présidents africains, dont le président ivoirien Alassane Ouattara qui héberge Blaise Compaoré, sont attendus à Ouagadougou, le 29 décembre prochain pour l'investiture de M. Kaboré.

Outre la question de l'extradition de M. Compaoré, le président ivoirien devrait faire face à une affaire de présumées écoutes téléphoniques entre l'ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibrill Bassolé et le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Guillaume Soro.

S'exprimant devant les députés ivoiriens, vendredi dernier, l'ex-chef de la rébellion, Guillaume Soro, proche de Blaise Compaoré, a indiqué que le président Ouattara "a décidé de traiter personnellement, cette affaire avec les nouvelles autorités burkinabè élues".

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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