Burundi : maîtriser la croissance démographique, un défi majeur pour le gouvernement

Au Burundi où 90% de la population vivent de la terre, maîtriser la croissance démographique est un défi majeur, a-t-on appris lors de l'ouverture d'un atelier sur l'état des lieux de la mise en œuvre de la déclaration de politique nationale démographique nationale et sensibilisation sur le dividende démographique.

La maîtrise de la croissance démographique constitue un "défi majeur" pour le Burundi (...). La réponse du gouvernement du Burundi face aux défis démographiques se matérialise par le pilier 5 de la Vision 2025 avec comme objectif principal "ramener le taux d'accroissement de la population de 2,5% à 2% par an en 2025", a déclaré à cette occasion le vice-président burundais Joseph Butore.

Les autres objectifs du gouvernement sont de faire baisser la fécondité de 6 enfants par femme en 2008 à 3 enfants en 2025 d'une part, et d'accélérer la baisse de la mortalité en faisant passer l'espérance de vie à la naissance de 49 ans en 2008 à 60 ans en 2025, d'autre part.

La réponse du gouvernement se matérialise également par la déclaration de la politique démographique nationale de 2011 et par l'intégration des variables démographiques dans le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté 2ème génération, dans le Plan National de Développement Sanitaire, dans la Politique Nationale du Genre et dans d'autres plans sectoriels.

M. Butore a souligné que l'une des stratégies adoptées est d'investir dans la jeunesse, surtout en matière de promotion de la planification familiale et de l'amélioration des services de santé de la reproduction adaptés aux adolescents et aux jeunes.

Il a fait savoir que la croissance démographique exerce une pression sur les maigres ressources naturelles et financières et sur le niveau des infrastructures socio-économiques.

Il a illustré ses propos par des statistiques avec une densité de 367 habitants/km2 avec comme corollaire une diminution de la taille moyenne des exploitations agricoles par ménage qui ont passé de 1,04 ha par ménage en 1973 à 0,5 ha en 2009.

Le Burundi a également enregistré la diminution des pâturages, de la superficie des forêts et de la superficie des forêts et la multiplication des conflits fonciers provoquant des tensions et même des assassinats au sein des familles.

"Ceci constitue une véritable bombe foncière qu'il faut nécessairement désamorcer", a souligné M. Butore.

Il a également fait savoir que la fécondité élevée au Burundi (6,4 enfants par femme en 2010) occasionne un poids démographique élevé des jeunes avec 45% de la population qui ont moins de 15 ans et 56% qui ont moins de 20 ans.

"Cette situation explique la multiplication des besoins dans les secteurs de la scolarisation, de la santé des enfants et des adolescents, de l'emploi, des loisirs et de la protection sociale", a-t-il souligné.