Dernière mise à jour à 08h48 le 22/07
Des pourparlers sont en cours avec plusieurs groupes de militants du delta du Niger par l'intermédiaire des compagnies pétrolières et des forces de l'ordre, dans l'espoir de trouver une solution durable à l'insécurité qui règne dans la région, a annoncé jeudi le gouvernement nigérian.
S'exprimant jeudi à Abuja, capitale du pays, le président Mohammad Buhari a déclaré que son gouvernement est en train d'étudier le programme d'amnistie défini par le précédent gouvernement, dans le but de remplir un certain nombre d'engagements n'ayant pas encore été tenus à ce jour.
Il y a deux semaines, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), le principal groupe militant de cette région riche en pétrole, a déclaré avoir nommé un comité de dialogue pour servir d'intermédiaire entre lui et le gouvernement.
Il a également donné au gouvernement nigérian un ultimatum de deux semaines pour entamer les négociations.
Le groupe a par ailleurs décrit les Vengeurs du delta du Niger (NDA) comme des criminels dont le seul but était de rançonner le gouvernement, et qui se livraient à des activités militantes dans le seul but de renforcer leur propre pouvoir.
Le MEND s'est dit très mécontent de constater que les gouvernements successifs et les compagnies pétrolières internationales qui opèrent dans cette région riche en pétrole brut et en gaz naturel soient à plusieurs reprises revenus sur les accords qu'ils avaient passés avec les habitants de la région, et n'aient jamais versé plusieurs milliards de nairas nigérians promis à la Commission de développement du delta du Niger.
Le groupe a ajouté que si le gouvernement nigérian ne donnait pas suite à sa demande avant l'expiration de l'ultimatum, le MEND estimerait que le gouvernement de Mohammad Buhari n'avait aucune intention sincère de dialoguer sur la question du delta du Niger, et préfèrait donc ne réagir qu'aux menaces violentes ou aux actions anti-industrielles.
Le MEND est connu pour avoir lancé plusieurs attaques contre des compagnies pétrolières internationales dans le delta du Niger, avec des activités allant du sabotage au kidnapping en passant par le vol, la destruction de biens ou les actions de guérilla armée.
En juin 2009, le gouvernement nigérian a offert l'amnistie aux militants armés du delta du Niger, les appelant à déposer les armes pour mettre fin à des troubles qui ont déjà coûté des milliards de dollars en manque à gagner au premier pays exportateur de pétrole d'Afrique.
Le delta du Niger est une zone instable où les affrontements interethniques sont fréquents. La lutte pour accéder aux revenus du pétrole est la première cause de ces violences.