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Sénégal : l'appel au dialogue politique lancé par le gouvernement divise la classe politique

Xinhua | 11.10.2017 08h34

L'appel au dialogue lancé en septembre dernier par président sénégalais Macky Sall, divise la classe politique sénégalaise, constatent des observateurs.

Cet appel, réaffirmé par son nouveau ministre de l'Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, se heurte à plusieurs écueils dont le contentieux électoral consécutif aux problèmes d'organisation matérielle notés lors des élections législatives du 30 juillet dernier, largement remportée par la majorité présidentielle "Benno Bokk Yaakaar".

Le ministre de l'Intérieur Ndiaye a, lors de sa prise de fonctions, appelé les partis à discuter de ces questions, en vue de pacifier le processus électoral qui doit conduire vers les élections présidentielle et les locales prévues en 2019.

Cet appel au dialogue est rejeté par le Parti démocratique sénégalais (PDS de l'ancien président Abdoulaye Wade 2000-2012), l'une des principales forces de l'opposition sénégalaise.

Lors d'une réunion de son Comité directeur, le parti a réclamé "un audit indépendant du processus électoral", une commission électorale nationale autonome vis-à-vis de l'administration, une haute autorité neutre pour organiser les élections et l'indépendance réelle des juges chargés de la proclamation définitive des résultats.

Pour le PDS, qui fait partie de la "Coalition gagnante Wattu Senegaal" qui a obtenu 19 sièges de députés contre 125 pour la majorité, le président Sall "n'est pas dans l'attitude d'un homme qui veut dialoguer".

Mais plusieurs membres de l'opposition se démarquent du PDS. C'est le cas de Moussa Sy, membre de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal (MTS), dirigé lors du scrutin de 30 juillet dernier par le maire de Dakar, Khalifa Sall, en prison depuis mars dernier pour un présumé détournement de deniers publics.

"Le boycott n'est jamais une solution à un problème quelconque", a indiqué M. Sy, maire des Parcelles Assainies (banlieue dakaroise). Pour lui, l'opposition donnerait raison au pouvoir en boycottant le dialogue.

Amadou Kane Diallo, membre du PDS, mais qui s'est présenté sous sa propre bannière lors du scrutin législatif, semble être sur la même longueur d'ondes. L'opposition n'a pas le droit de refuser la main tendue par le président Macky Sall, a-t-il estimé, avertissant qu'il ne faut pas "que cette main tendue se décline seulement sous forme de slogan".

A son avis, le dialogue politique permettrait de fixer les règles du jeu de la prochaine élection présidentielle et de trouver une solution à la distribution des cartes d'électeur, qui a soulevé une vive polémique lors des élections de juillet dernier.

Pour la plupart des candidats à ce scrutin, le ministre de l'Intérieur de l'époque est responsable de ces manquements et son département ne devrait plus être impliqué dans l'organisation des prochaines échéances électorales.

Certains partis politiques préconisent la nomination d'une personnalité neutre au ministère de l'Intérieur ou le retour à un ministère des Elections, confié à une personnalité indépendante, comme en 2000 et 2012, années de la première et deuxième alternance avec la victoire de l'opposant Abdoulaye Wade.

Pour les analystes, une telle option couplée avec des discussions avec la classe politique sénégalaise sur le fichier électoral, la confection et la distribution des cartes électorales, permettrait d'amoindrir les contestations et les violences post-électorales.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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