Dernière mise à jour à 08h59 le 13/04
Maurice joue un rôle très important dans les relations sino-africaines, a déclaré jeudi Gao Yuchen, ancien ambassadeur de Chine à Maurice et membre du Comité des Affaires étrangères de l'Institut Charhar, lors de l'ouverture du Colloque sur la diplomatie publique et les relations sino-mauriciennes, placé sous le signe de la paix et du développement, jeudi à l'hôtel Intercontinental à Balaclava (nord-ouest de Maurice).
Ce colloque de deux jours est organisé par l'Institut Charhar et la Fondation mauricienne de la Route de la Soie maritime du XXIe siècle. Pour M. Gao, on ne peut pas parler de la diplomatie publique chinoise sans mentionner l'initiative "La Ceinture et la Route" (la Ceinture économique de la Route de la Soie et la Route de la Soie maritime du XXIe siècle). "Cette initiative est le rêve de tous les peuples du monde pour la paix, la coopération et le développement entre tous les pays. C'est une communauté de destin pour l'humanité", a-t-il insisté.
"Déjà, plusieurs accords significatifs ont été signés avec des pays comme l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie. L'Afrique du Sud et Madagascar vont jouer un rôle très important pour la Route de la Soie maritime, ainsi que le Mozambique et d'autres pays de l'Afrique australe. Sur le continent, la ligne ferroviaire Mombassa-Nairobi, financée par la Chine, a été inaugurée en mai 2017 alors que d'autres projets, dont la ligne ferroviaire Lagos-Ibadan et un parc industriel en Afrique du Sud, sont en voie de concrétisation. A Maurice, la zone industrielle Jin Fei avance à grands pas", a précisé M. Gao.
"Les pays africains éprouvent un besoin croissant pour une meilleure connectivité et de meilleures infrastructures et cela demande un gros financement. Et c'est normal que ces pays se tournent vers la Chine", a-t-il ajouté.
Pour lui, Maurice bénéficie d'une situation géographique privilégiée. "Le pays joue un rôle important dans les relations diplomatiques régionales et internationales. De plus, les relations entre la Chine et Maurice ont toujours été fructueuses. Le projet d'accord de libre-échange entre Maurice et la Chine, actuellement en discussion, montre que Maurice est un pays très compétitif au sein de l'Afrique", a-t-il ajouté.
Pour sa part, Alain Wong, ministre mauricien de l'Intégration sociale et de l'Autonomisation économique, qui représentait le gouvernement mauricien, a exprimé la fierté pour Maurice d'avoir été choisie pour accueillir ce colloque.
"Il y a un intérêt pour trouver de nouveaux moyens pour accroître les relations sino-africaines. La Chine est la plus grande puissance économique présente en Afrique et il est normal qu'elle maximise ses chances de réussite sur le continent. Le gouvernement mauricien est ravi de voir que l'Institut Charhar ne s'intéresse pas seulement à l'économie, mais aussi à la paix et le dialogue entre les pays et les citoyens. Cela peut éviter des situations de crise et des conflits. Les ONG peuvent aider à l'implication de la société civile dans la politique et la gestion des affaires d'un pays", a-t-il souligné.
Le colloque, qui se déroule sur deux jours, accueille d'anciens diplomates, des professeurs d'universités, des économistes et des sommités de la finance. Les thèmes abordés autour du corpus central de la paix et du développement sont l'investissement financier, le tourisme et la technologie, entre autres.
L'Institut Charhar est un groupe de réflexion indépendant en Chine qui se concentre sur la diplomatie, la paix, la réconciliation et les relations internationales. Il a été fondé en octobre 2009 par Han Fangming, vice-président du Comité des affaires étrangères de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC). Cet institut compte sur le soutien de plus de 40 organisations internationales.