Dernière mise à jour à 08h59 le 13/04
L'Egypte refuse d'être pointé du doigt par l'Ethiopie et le Soudan pour l'échec des discussions tripartites concernant le Barrage de la Grande Renaissance Ethiopienne (GERD) en construction, a indiqué jeudi le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Récemment, les ministères éthiopien et soudanais des Affaires étrangères ont publié des déclarations dans lesquelles ils accusent l'Egypte d'être responsable de l'échec de leur discussion début avril à Khartoum.
"L'Egypte a participé à la réunion à neuf à Khartoum avec un esprit positif et un désir honnête d'atteindre un accord qui applique les instructions des dirigeants des trois Etats", a déclaré le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abu Zeid, dans le communiqué.
La réunion est dite "à neuf" car elle réunit les ministres des Affaires étrangères, des Ressources hydrauliques et les chefs des renseignements des trois pays.
Il a expliqué que l'Egypte a participé aux discussions de Khartoum dans le but de trouver des solutions qui permettront de mettre fin à l'impasse dans laquelle se trouvent actuellement les discussions techniques concernant le GERD.
M. Abu Zeid a révélé que le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry a envoyé mercredi des lettres à ses homologues éthiopien et soudanais pour les inviter à une autre réunion au Caire afin de poursuivre les discussions.
Le Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD) sur le Nil Bleu, une fois construit, serait le plus grand barrage en Afrique. Sa construction est devenue un dossier majeur entre les trois pays depuis le début des travaux en avril 2011 avec un coût de construction de l'ordre de 80 milliards de birrs (quelque 4,7 milliards de dollars). L'Éthiopie souhaite assurer ainsi une offre constante d'électricité à prix abordable pour soutenir les efforts de modernisation du pays.
L'Ethiopie et le Soudan prévoient d'engranger d'énormes bénéfices grâce à la construction du GERD, mais l'Egypte, en aval, considère que le barrage risque d'entraîner une baisse des 55,5 millions de mètres cubes d'eau que le Nil lui apporte chaque année.
L'Ethiopie, le Soudan et l'Egypte ont mis en place en 2012 une commission tripartite visant à renforcer leur compréhension et évaluer les éventuels avantages et impacts sur les trois pays.