Dernière mise à jour à 08h46 le 04/12
Les économies africaines doivent mettre au point des approches innovantes pour réunir les fonds nécessaires au développement de leurs infrastructures, des infrastructures qui constituent un prérequis essentiel au renforcement de l'intégration économique du continent, ont indiqué lundi plusieurs experts.
Des stratégies novatrices permettant de réunir des fonds et de combler le retard de l'Afrique en matière d'infrastructures sont d'autant plus nécessaires que l'Afrique travaille à présent à se doter d'une Zone de libre-échange continentale (ZLEC), a déclaré Hanan Morsy, directrice des Politiques macro-économiques, des Prévisions, de la Recherche et du Développement de la Banque africaine de développement au cours d'une table ronde organisée à Kigali, la capitale du Rwanda, pendant la Conférence économique africaine.
Il est essentiel de trouver de nouvelles méthodes pour financer le développement des infrastructures, par exemple en recourant à des fonds d'investissement souverains, à des fonds issus de la diaspora ou à des capitaux privés, a-t-elle indiqué.
Les besoins de l'Afrique en matière d'infrastructures sont substantiels, et vont au-delà de ce que les donateurs et les banques de développement continentales, régionales et multilatérales sont en mesure d'offrir, selon Kipyego Cheluget, secrétaire général adjoint du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA).
Les économies africaines doivent mettre au point des approches novatrices pour inciter le secteur privé à financer leurs infrastructures, a quant à lui indiqué Dieudonné Dukundane, PDG de l'Agence de facilitation du transit et des transports du Couloir central, une agence multilatérale créée grâce à un accord entre les gouvernements du Burundi, de la République démocratique du Congo, du Rwanda, de Tanzanie et d'Ouganda.
Les pays africains doivent se concentrer sur les domaines dans lesquels les retours sur investissement sont suffisants pour attirer le secteur privé, a-t-il affirmé.
Les experts présents à cette table ronde ont souligné que le manque d'infrastructures dont souffre l'Afrique est la principale cause d'un grand nombre d'obstacles à l'intégration régionale et continentale. L'inadéquation des routes, des ports et des réseaux ferroviaires a ainsi considérablement fait augmenter le coût du transport et du commerce en Afrique.
La 13e édition de cette conférence annuelle, organisée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Commission économique pour l'Afrique (CEA) de l'ONU, s'est tenue sous le thème "L'intégration régionale et continentale au service du développement de l'Afrique".
La conférence, qui durera jusqu'à mercredi, se concentrera notamment sur les initiatives visant à accélérer l'intégration des infrastructures, y compris en levant les barrières qui font obstacle à la circulation des personnes, des marchandises et des services à travers les frontières.