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Les violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre au Soudan du Sud, selon une représentante de l'ONU

Xinhua | 20.12.2018 09h25

Les violences sexuelles ont été utilisées comme arme de guerre par toutes les parties au conflit au Soudan du Sud, a déclaré mardi une représentante spéciale des Nations Unies au Conseil de Sécurité, indiquant une augmentation significative des atrocités commises cette année.

Pramila Patten, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU chargée des violences sexuelles dans les conflits, a déclaré que l'ONU a observé des tendances systématiques de violences sexuelles depuis que le conflit a commencé au Soudan du Sud en 2013, mais le phénomène a "dramatiquement escaladé" cette année.

"En 2018, il y a eu une augmentation claire et alarmante du nombre de cas et de victimes répertoriés de violences sexuelles liées au conflit", a-t-elle expliqué, ajoutant que 1 157 victimes ont déjà été dénombrées, soit le plus grand nombre de victimes au cours des trois dernières années.

Le témoignage de première main de Mme Patten a montré que le viol a été utilisé par les assaillants "pour exercer leur pouvoir sur leurs victimes, imposer des humiliations extrêmes, détruire leur dignité et le tissu social".

Elle a insisté sur le cas des viols de masse dénoncés en novembre à Bentiu, où 125 femmes et filles ont été violées, battues et matraquées pendant 10 jours alors qu'elles se rendaient à un site de distribution de nourriture.

L'équipe de l'ONU sur le terrain et les autorités locales ont ouvert une enquête, a fait savoir Mme Patten.

Dans une autre affaire, 43 cas de viols ou de viols collectifs ont été dénoncés en octobre. 505 femmes et 63 filles ont également été enlevées pour être exploitées sexuellement dans la région d'Equatoria-Occidental.

Dans son témoignage au Conseil de Sécurité, Mme Patten a affirmé que les auteurs de ces atrocités font partie des troupes gouvernementales et des forces de l'opposition.

Pour la représentante du secrétaire-général de l'ONU, bien que les officiels sud-soudanais qu'elle a rencontrés réitèrent que ces violations sont inacceptables, "le fait est que le viol demeure encore impuni au Soudan du Sud".

Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, qui s'exprimait devant le Conseil de Sécurité avant l'intervention de Mme Patten, a condamné "dans les termes les plus forts" la prévalence continue des violences sexuelles et a appelé les parties sud-soudanaises à juger tous les auteurs de ces actes.

M. Lacroix a appelé la communauté internationale à "se prononcer et à rappeler aux parties qu'à cause de cette impunité, le Soudan du Sud ne trouvera pas de place respectable dans la communauté des nations"

(Rédacteurs :实习生2, Yishuang Liu)
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