Dernière mise à jour à 08h32 le 17/01
Bien qu'il s'agit d'un plein droit constitutionnel fondamental, la grève générale de ce jeudi, décrétée par l'Union générale du travail tunisien (UGTT) aura une lourde facture à payer économiquement, a mis en garde, dans la soirée de ce mercredi, le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed.
Lors d'une allocation transmise en direct sur la télévision centrale tunisienne (Nationale 1), M. Chahed a souligné que l'UGTT a déjà décrété la grève générale après avoir refusé toute proposition du gouvernement.
Le chef du gouvernement tunisien s'est affiché "déçu" quant au maintien de la grève générale prévue ce jeudi dans la fonction publique et le secteur public.
M. Chahed a, par ailleurs, assuré que son gouvernement "avait fait des propositions sérieuses d'autant que de grandes concessions : nos propositions devraient augmenter le pouvoir d'achat des citoyens, sans nuire aux finances publiques", a-t-il ajouté.
"Il est important pour nous d'assurer, aux fonctionnaires et aux retraités, un niveau de vie digne (...) cependant, nous avons constaté que des augmentations salariales sans croissance économique réelle ne donnent pas les résultats escomptés", a-t-il conclu.
Auparavant, la puissante centrale ouvrière tunisienne avait déjà annoncé l'échec des négociations avec Youssef Chahed et que, malheureusement, les deux parties (gouvernement et UGTT) ne se croisaient en aucun terrain d'entente en la matière.
Cette grève générale touchera à la quasi-totalité des secteurs publics notamment le transport (terrestre, maritime et aérien), la santé, l'éducation, la poste, les banques outre les compagnies de services telles que la STEG (Société tunisienne d'électricité et de gaz) et la Sonede (Société nationale d'exploitation et de distribution d'eau).
Expert en économie et finances, Ezzeddine Saidane a regretté que cette grève pourrait coûter un manque à gagner d'environ 103,4 millions de dollars americains (300 millions de dinars).
Depuis sa fondation, en 1946, l'UGTT avait procédé à bon nombre de grèves générales pour des causes multiples dont la lutte contre le colonialisme français mais aussi contre la situation socioéconomique du pays particulièrement de la classe moyenne et ouvrière.
La première grève générale décrétée en Tunisie était à motivation politique et remonte à 1951 pour trois jours, du 21 au 23 décembre.