Dernière mise à jour à 08h30 le 16/04
Un expert allemand a conseillé lundi aux pays africains, dont la Tanzanie, de rejeter la signature de l'Accord de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne (UE), estimant qu'il ne présentait aucun avantage économique.
Helmut Asche, économiste et sociologue à l'Université de Leipzig en Allemagne, a déclaré que la Tanzanie et d'autres pays africains ne sont pas obligés de signer l'APE car il n'est pas avantageux pour eux. Le professeur d'économie allemand a tenu ces propos lors d'une conférence de presse dans la capitale économique du pays, Dar es Salaam.
M. Asche a noté que la plupart des pays africains étaient en pourparlers avec les pays européens sur la signature de l'accord, ajoutant que si certains pays préféraient signer l'accord, il n'arrivera toutefois rien aux pays qui le rejetteront.
En février 2017, le président tanzanien John Magufuli avait décrit l'APE comme une "forme de colonialisme", réduisant la possibilité que la Tanzanie signe l'accord avec l'UE.
"C'est mauvais pour notre pays", a déclaré M. Magufuli lors d'une conférence de presse conjointe avec le président ougandais en visite, Yoweri Museveni, à Dar es Salaam.
M. Magufuli a désapprouvé les APE, qui visaient à créer une zone de libre-échange entre l'Union européenne et le groupe des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, notant qu'après avoir étudié les APE, il s'était rendu compte que les pays africains ne tireraient pas profit de cet avantage économique, contrairement à ce que ses architectes prétendaient.
Il a souligné que les clauses incluses dans l'accord ne visaient pas à aider les pays africains à se développer économiquement.
De son côté, le président ougandais Museveni a averti les pays africains que l'APE pourrait briser leur unité. "Il est préférable que la signature de l'accord soit suspendue jusqu'à ce que de nouvelles consultations soient engagées", a-t-il ajouté
M. Museveni a également rappelé que le fait que de nombreux pays africains n'aient pas signé l'APE montre que la proposition avait pour but de susciter la désunion entre les pays africains.
Il y a aussi eu des critiques dans d'autres milieux, selon lesquelles les accords commerciaux préférentiels non réciproques et discriminatoires proposés par l'Union européenne sont incompatibles avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).