Dernière mise à jour à 09h15 le 18/04
L'Afrique du Sud a mis en garde mercredi contre la recrudescence des tendances nationalistes et isolationnistes en Occident.
Ces tendances sont également associées à un sentiment d'impunité et à la tentation de "faire cavalier seul", par exemple sur les questions liées au changement climatique, a déclaré le ministère des Relations internationales et de la Coopération dans un rapport sur la politique étrangère.
"Les pays puissants ont en outre de plus en plus tendance à réduire des problèmes mondiaux complexes et interdépendants à des questions d'étroits intérêts nationaux, y compris par une approche militariste et transactionnelle de la diplomatie", a ajouté le rapport.
Les conséquences immédiates de cette attitude sont des guerres commerciales, qui entraînent une volatilité accrue des marchés mondiaux, et un mépris flagrant des grands traités internationaux, a indiqué le rapport.
Ce phénomène a de graves répercussions sur les Nations unies et sur le système global de gouvernance multilatérale en général, a-t-il souligné.
Le rapport a par ailleurs mis en évidence une série de dynamiques politiques, sociales et économiques qui ont donné naissance à des divisions majeures au sein des alliances occidentales traditionnelles.
L'Afrique du Sud croit en une réforme des Nations unies et des autres systèmes mondiaux de gouvernance multilatérale, dans le but de rendre ces organisations plus démocratiques, plus inclusives et plus représentatives de toutes les nations du monde, petites et grandes.
"Au cours des deux dernières décennies et demi, l'Afrique du Sud a travaillé de concert avec d'autres pays du Sud dans l'espoir de faire advenir une transformation de l'ensemble du système de gouvernance mondiale", a affirmé le rapport.
Tout en reconnaissant les avantages de la mondialisation, comme une diffusion plus rapide des technologies et des innovations, ou encore la possibilité d'accélérer le développement et l'intégration économiques aux niveaux régional, continental et mondial, le rapport a souligné que le processus de mondialisation ne profitait toujours pas à de nombreux pays en développement, mais exacerbait au contraire la marginalisation des pays pauvres, dont beaucoup sont devenus encore plus pauvres au cours des dernières années.
En conséquence, de plus en plus de gens ont l'impression que seule une minorité profite des bénéfices promis par la mondialisation, a indiqué le rapport.
"Non seulement le fossé entre les pays développés et les pays en développement s'est élargi, mais les écarts de richesse entre les élites fortunées et le reste de la société ne cessent de croître dans de nombreux pays", a-t-il ajouté.