Dernière mise à jour à 10h30 le 13/06
D'anciens membres du gouvernement, dont l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia ont été écroués mercredi, en attendant que d'autres hauts responsables politiques comparaissent jeudi pour des faits de corruption.
Après plusieurs semaines d'enquête, le juge d'instruction près la Cour suprême a ordonné mercredi le placement de M. Ouyahia, ainsi que l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports Abdelghani Zaalane en détention provisoire à la prison d'El Harrach, dans la banlieue est d'Alger.
M. Ouyahia a été entendu par le juge d'instruction près la Cour suprême dans des affaires concernant "la dilapidation des deniers publics, d'abus de fonction et d'octroi d'indus privilèges".
Le 26 mai dernier, un total de douze dossiers appartenant à d'anciens hauts responsables politiques algériens, ayant gouverné sous le règne du président déchu Abdelaziz Bouteflika, parmi eux deux anciens Premiers ministres, étaient transférés au procureur général près la Cour suprême, pour des faits de corruption.
Il s'agissait d'Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia (anciens Premiers ministres), Abdelghani Zaalane, Amar Tou, Boudjemaa Talaï, Amar Ghoul, Amara Benyounès, Abdelkader Bouazgui, Karim Djoudi, Abdesslam Bouchouareb (ex-ministres), ainsi que Abdelkader Zoukh (ancien préfet d'Alger) et Mohamed Djamel Khanfar (actuel préfet d'El Bayadh, une province située au sud-ouest de la capitale).
Egalement accusés dans des affaires de corruption, deux sénateurs et ex-ministres, à savoir Saïd Berkat et Djamel Ould Abbes ont renoncé à leur immunité parlementaire, a indiqué mercredi un communiqué de la chambre haute du Parlement. Avant leur renonciation, le ministère de la Justice avait introduit une demande relative à l'activation de la procédure de la levée de l'immunité parlementaire des deux membres du Sénat pour les présenter devant les juridictions compétentes.
Cette large opération Mains propres interviennent dans un contexte de protestations populaires dénonçant la mauvaise gouvernance du pays et l'argent sale, exigeant que des personnes impliquées soient traduites devant les tribunaux, ont fait remarquer des observateurs locaux.
Car outre d'anciens et d'actuels grands responsables de l'Etat, de hauts gradés de l'armée et d'éminents hommes d'affaires algériens sont derrière les verrous.
Il s'agit entre autres de Saïd Bouteflika, frère du président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika, de deux anciens chefs des services de renseignement (Mohamed Mediène et Athmane Tartag), ainsi que de la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT, un parti d'opposition de gauche), Louisa Hanoune, quoique ces quatre individus sont poursuivis par le tribunal militaire pour "atteinte à l'autorité de l'Armée et complot contre l'autorité de l'Etat".
Dans la corporation des hommes d'affaires, c'est Ali Haddad, PDG de l'ETRHB Haddad, un groupe spécialisé dans les Travaux publics et l'Hydraulique et aussi ex-président du Forum des Chefs d'Entreprise (FCE, la plus puissante organisation patronale du pays) qui est en détention. Aussi, Issaad Rebrab, patron du premier groupe privé en Algérie, Cevital, les quatre frères Kouninef, lesquels sont à la tête de l'entreprise KouGC, spécialisée dans le BTPH (Bâtiment, travaux publics et hydrauliques) et dans le secteur des télécommunications, ainsi que Mahieddine Tahkout, PDG d'un groupe de montage automobile et de transport des étudiants sont incarcérés à la prison d'El Harrach.