Dernière mise à jour à 09h56 le 31/07
Le procès des trois présumés auteurs des massacres dans les villages situées dans le nord-ouest de la République centrafricaine (RCA) est confié à la Cour pénale spéciale (CPS), a annoncé lundi soir Eric Didier Tambo, le procureur général près de la cour d'appel de Bangui, la capitale centrafricaine.
M. Tambo a signifié que les faits reprochés aux auteurs des massacres, que ce soit ceux qui ont été livrés où ceux qui sont encore en fuite, sont graves et constitutifs des crimes de guerre.
D'après le procureur, une enquête avait été ouverte par le parquet de la Bouar (nord-ouest), ayant permis à des magistrats et une équipe de la police de la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA de se rendre sur le terrain et constater les faits, qui aujourd'hui, relèveraient de la compétence de la CPS.
Pour rappel, le 21 mai dernier, des éléments du groupe armé 3R (Retour, réclamation, réconciliation) ont investi trois villages dans les villes centrafricaines de Bocaranga et de Paoua (nord-ouest) et ont tué 46 personnes. Sous la pression du gouvernement et de la MINUSCA, le groupe armé a livré trois présumés auteurs, signalant par ailleurs que bien d'autres sont en cavale.
Les autres présumés auteurs, coauteurs et complices qui sont en fuite seront poursuivis jusque dans leur dernier retranchement, se fondant sur les accords de coopérations judiciaires dans la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) et les pays de la région des Grands lacs, a souligné M. Tambo.
La CPS est une juridiction spéciale et hybride composée à la fois de magistrats internationaux et nationaux mise en place en 2015 pour juger les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis en République centrafricaine à compter de janvier 2003.