Dernière mise à jour à 13h13 le 23/10
L'Egypte a déclaré mardi qu'elle était choquée et "suit avec une grande préoccupation" la récente déclaration du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed qui a fait allusion à une option militaire dans la résolution du différend autour de la construction d'un barrage sur le fleuve du Nil.
Dans un communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères a indiqué qu'il n'était pas approprié pour M. Ahmed d'impliquer l'option militaire dans les choix pour résoudre le différend avec l'Egypte sur la construction par l'Éthiopie du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) sur le Nil.
Selon les médias, le dirigeant éthiopien a déclaré mardi que "Certains disent des choses sur le recours à la force (par l'Egypte). Il convient de souligner qu'aucune force ne pourrait empêcher l'Éthiopie de construire un barrage."
"S'il faut se mettre à une guerre, nous pourrions avoir des millions de personnes prêtes. Si certains pouvaient tirer un missile, d'autres pourraient utiliser des bombes. Mais ce n'est pas dans le meilleur intérêt de chacun d'entre nous", a-t-il ajouté.
Le ministère égyptien a affirmé que l'Égypte préconisait toujours que les négociations sont la méthode pouvant régler les différends liés au GERD entre les trois pays, à savoir l'Égypte, l'Éthiopie et le Soudan.
Selon le communiqué, l'Égypte avait reçu une invitation des États-Unis pour la participation à une réunion au sujet du différend du barrage entre les ministres des Affaires étrangères des trois pays à Washington .
Le dernier cycle des pourparlers sur le GERD organisé par l'Egypte, le Soudan et l'Éthiopie, tenu le 5 octobre à Khartoum, n'a pas abouti à une solution, alors que l'Egypte a accusé l'Éthiopie de "rejeter toutes les propositions qui aideraient l'Egypte à éviter les graves dégâts causés par la construction du barrage".
L'Égypte, pays du bassin du Nil en aval qui dépend du fleuve du Nil pour son eau douce, craint que la construction du GERD n'affecte sa part annuelle de 55,5 milliards de mètres cubes de l'eau du fleuve.
L'Éthiopie a commencé à construire le barrage en 2011, qui devrait produire plus de 6 000 mégawatts d'électricité et devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique si les travaux sont accomplis.