Dernière mise à jour à 10h19 le 27/11
La coopération entre l'Afrique et la Chine est "déterminante" pour le développement et la transformation de l'agriculture africaine, a déclaré mardi l'ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
Dans une interview exclusive accordée à Xinhua à Kigali, la capitale rwandaise, M. Desalegn a indiqué mardi que la transformation de l'agriculture africaine visait à faire passer celle-ci d'une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale, en produisant un excédent destiné aux marchés et en faisant de l'agriculture une activité rentable.
L'ancien Premier ministre éthiopien est à présent président du Conseil d'administration de l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), une institution agricole basée en Afrique. Il se trouvait mardi au Rwanda pour discuter de l'organisation du sommet 2020 du Forum sur la révolution verte en Afrique (AGRF), prévu pour septembre 2020.
Transformer l'agriculture africaine signifie également fournir aux agriculteurs les intrants nécessaires à la prochaine étape du développement agricole : la production de produits agro-alimentaires transformés et l'industrialisation basée sur l'agriculture, a-t-il expliqué. Il a souligné que cette transformation consistait à passer à un système agricole moderne utilisant les technologies les plus récentes, et plus particulièrement les technologies numériques permettant d'orienter le système agricole vers une plus grande productivité et de créer des emplois pour les jeunes Africains au chômage.
"La sécurité alimentaire, la sécurité nutritionnelle et la production d'un excédent destiné aux marchés sont les éléments essentiels de la transformation de l'agriculture", a-t-il affirmé.
Lorsque l'Ethiopie a entamé sa transformation agricole, elle a fait appel à des experts chinois qui l'ont aidée à développer des méthodes de vulgarisation agricole, a déclaré M. Desalegn.
Les experts chinois ont également formé un grand nombre d'agents de vulgarisation agricole éthiopiens, et ont transmis leur expertise aux experts éthiopiens, a-t-il indiqué.
La Chine a beaucoup apporté à l'Ethiopie dans ce domaine, notamment grâce aux transferts de technologies et aux recherches communes qui ont permis d'améliorer les semences éthiopiennes et africaines pour en faire des semences hautement productives, a-t-il expliqué.
L'Ethiopie a également bénéficié d'un soutien financier de la part de la Chine, à la fois sous forme de prêts à taux réduits et de subventions qui ont aidé le pays à progresser, a-t-il poursuivi, soulignant que l'Ethiopie était le meilleur exemple du rôle joué par la Chine dans le développement et la transformation de l'agriculture africaine.
M. Desalegn a déclaré que la Chine, où une grande partie de la population paysanne a réussi à accomplir sa transition agricole en très peu de temps, était un excellent exemple pour l'Afrique en termes de transformation agricole et d'élimination de la faim.
Pour autant, l'Afrique ne doit pas se contenter de copier la Chine, mais doit plutôt adapter les méthodes et les principes chinois à sa propre situation, a-t-il souligné.
En décembre, M. Desalegn se rendra, à la tête d'une équipe de l'AGRA, au Forum de l'agriculture Chine-Afrique dans la province de Hainan, dans le sud de la Chine.
"Les forums de ce genre sont essentiels pour que nous puissions travailler avec la Chine. Nous avons déjà des programmes de coopération Sud-Sud, dans le cadre desquels nous travaillerons très bien ; et nous avons aussi le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), qui constitue le cadre global de notre travail", a-t-il conclu.