Dernière mise à jour à 11h07 le 28/11
Quelques milliers de personnes ont manifesté mercredi après-midi à Togo, la capitale du Togo, pour réclamer une élection présidentielle crédible en 2020.
A l'appel du Front citoyen Togo debout (FCTD), un regroupement d'organisations de la société civile, la manifestation a été confinée à Bè, un quartier populeux de Lomé.
Le Front demande, entre autres, un fichier électoral crédible, fiable et disponible, la mise en place d'une Commission électorale nationale indépendante (CENI) consensuelle, la proclamation des résultats du scrutin par bureau de vote.
Selon David Ekoué Dosseh, porte-parole du FCTD, il est important que la société civile s'engage résolument pour que les conditions s'améliorent afin que le prochain processus soit vraiment un processus électoral apaisé.
Les exigences du Front s'alignent sur celles des partis politiques dont des leaders ont apporté leur soutien à la manifestation de mercredi alors qu'ils hésitent à appeler des manifestations de ce genre.
Déjà mardi, l'Union européenne (UE) et le Togo ont tenu leur 20e dialogue politique qui a abordé la question de l'élection présidentielle de 2020, entre autres sujets intérieurs du pays.
Dans un communiqué, la Délégation de l'UE a déclaré que sur la question politique au Togo, les deux parties ont tiré le bilan des élections municipales de juin 2019 et abordé les préparatifs de l'élection présidentielle de 2020.
"Elles ont souhaité que cette élection se déroule dans les meilleures conditions de transparence, d'équité et de paix", dit le communiqué.
Dans les conditions actuelles, une dizaine de candidats issus de l'opposition et des indépendants se sont déclarés pour affronter le président sortant Faure Gnassingbé à l'élection présidentielle prévue entre le 19 février et le 5 mars 2020.
Pendant ce temps, la CENI poursuit le processus vers le scrutin présidentiel et entend organiser une "révision exceptionnelle" du fichier électoral, entre le 29 novembre et le 1er décembre, pour permettre un scrutin "plus inclusif" en 2020.
Du côté du parti au pouvoir, Union pour la république (UNIR), les associations et mouvements proches multiplient les sorties en appelant les instances du parti à positionner Faure Gnassingbé comme candidat à sa propre succession.
Arrivé au pouvoir en 2005, il a été réélu en 2010 puis en 2015 pour un mandat de cinq ans qui finit en 2020, sous une constitution qui ne limitait pas le mandat présidentiel.
La nouvelle Constitution togolaise, adoptée en mai 2019, fixe désormais à deux le mandat de cinq ans pour le président de la République qui sera élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours et à la majorité absolue des suffrages exprimés.
Elle autorise Faure Gnassingbé à se représenter pour deux élections présidentielles à compter de 2020 ; une possibilité que lui contestent l'opposition et certaines organisations de la société civile.