Dernière mise à jour à 10h38 le 14/02
Les experts économiques et décideurs politiques africains participant au Dialogue régional pour l'Afrique sur l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont souligné le besoin urgent d'approfondir l'intégration économique de l'Afrique par le biais d'une adhésion à l'OMC et d'une mise en oeuvre effective de l'accord de Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
Cet appel urgent à approfondir l'intégration économique continentale a été lancé au cours du troisième Dialogue régional sur les adhésions à l'OMC en Afrique, qui a lieu du 12 au 14 février à Addis Abeba, capitale de l'Éthiopie, avec pour thème "Approfondir l'intégration économique en Afrique par l'adhésion à l'OMC et la mise en oeuvre de la ZLECA".
Albert Muchanga, commissaire de l'Union Africaine (UA) au commerce et à l'industrie, a déclaré lors de ce forum continental de haut niveau que l'Afrique soutenait positivement le système multilatéral, alors que l'idée de protectionnisme gagne du terrain un peu partout dans le monde.
"L'Afrique contribue positivement au système multilatéral car les pays africains adhèrent à l'OMC avec sérieux. De même, la ZLECA a été établie alors que le protectionnisme et les mesures commerciales de représailles sont en hausse", a indiqué le commissaire de l'UA.
Ce dialogue est organisé conjointement par le secrétariat de l'OMC et par le gouvernement éthiopien, en partenariat avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UN-CEA), la Commission de l'UA, le Centre commercial international (ITC) et la Banque mondiale.
Alan Wolff, directeur général adjoint de l'OMC, a déclaré lors du forum que l'un des points critiques auxquels sont confrontés les négociateurs commerciaux réside dans la manière d'assurer la cohérence dans la pousuite des programmes de réforme économique nationaux des différents pays, en s'appuyant sur les règles et principes de l'OMC et en approfondissant en parallèle les efforts d'intégration régionale par la mise en oeuvre de la ZLECA.
Stephen Karingi, directeur de la Division pour l'intégration régionale et le Commerce au sein de l'UN-CEA, a pour sa part souligné le "contraste entre les visions de la gouvernance du commerce international" en Afrique d'un côté et en Occident de l'autre.
"Malgré la confiance en baisse dans la diplomatie multilatérale basée sur les règles, l'Afrique affirme et réaffirme sa confiance dans un système basé sur des règles de libéralisation économique, comme outil pour un développement inclusif et centré sur les gens", a indiqué le responsable de l'UN-CEA.
Selon l'UN-CEA, ce dialogue doit constituer pour les pays africains une opportunité d'explorer les synergies entre les régimes de la ZLECA et de l'OMC afin de s'assurer que les pays recherchant l'adhésion à l'OMC et la participation à la ZLECA approchent ces deux processus de manière coordonnée afin qu'ils se renforcent mutuellement, au lieu de s'opposer au système commercial multilatéral.
Les participants à cette réunion ont également souligné que ce dialogue était mené dans un moment propice où l'accord établissant la ZLECA est entré en vigueur, tandis que dans le même temps 44 pays africains sont membres de l'OMC, et neuf des 22 pays engagés dans le processus très exigeant de négociations d'adhésion à l'OMC proviennent d'Afrique.