Dernière mise à jour à 11h53 le 16/02
Le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, vient d'annoncer, samedi, la composition proposée pour le nouveau cabinet.
Désigné officiellement par le président tunisien Kaïs Saïed, le 20 janvier écoulé, M. Fakhfakh a opté pour un gouvernement restreint de 31 membres dont 29 ministres et deux secrétaires d'Etat.
M. Fakhfakh a soumis la formation de son gouvernement au président Kaïs Saïed, au palais présidentiel de Carthage (banlieue nord de Tunis), après avoir demandé un report de 24 heures (l'annonce était fixée initialement pour vendredi).
Parmi l'équipe gouvernementale d'Elyes Fakhfakh, figurent six femmes dont quatre ministres et deux secrétaires d'Etat.
Lors d'un bref point de presse, M. Fakhfakh a souligné qu'il s'est convenu, avec le président de la République, de poursuivre les concertations avec les différents partis et coalitions parlementaires, concernées par la formation gouvernementale, jusqu'à l'expiration du délai constitutionnel fixé au 20 février courant, avant de passer au vote de confiance.
Quelques peu avant l'annonce de M. Fakhfakh, le parti majoritaire au parlement, Ennahdha (54 députés) a déjà confirmé officiellement qu'il n'accordera pas sa confiance au gouvernement proposé sous prétexte d'exclusion de certains partis.
Pire encore, le deuxième parti au parlement, à savoir Qalb Tounes (Coeur de Tunisie) qui détient 38 sièges, ne votera pas favorablement la confiance au cabibet formé par Elyes Fakhfakh.
Sur son compte officiel de Facebook, le chef de Qalb Tounes, Nabil Karoui, a noté samedi avoir décidé de faire partie de l'opposition, faisant savoir qu'il a reçu une invitation d'Elyes Fakhfakh à se réunir pour l'informer de la composition gouvernementale, mais il (Karoui) l'a rejeté "par respect pour le parti, ses militants et électeurs".
D'un autre coté, Abir Moussi, cheffe du Parti destourien libre (PDL, 17 députés), a également annoncé que son parti avait rejeté une invitation similaire et que son parti n'est pas concerné par la participation au pouvoir avant de confirmer, officiellement, que son bloc parlementaire ne votera pas pour la nouvelle composition.
Ainsi, pour certains observateurs locaux, la probabilité - pour le gouvernement d'Elyes Fakhfakh - de bénéficier de la majorité absolue à l'Assemblée des représentants du peuple (parlement), commence à s'amoindrir de plus en plus, vu que les partis les plus influents au parlement ont déjà affiché des couleurs défavorables.
Toutefois, certains partis ont appuyé le chef du gouvernement désigné, tels que le Parti démocrate (22 députés), le Mouvement du peuple (16 députés) ainsi que la parti Tahya Tounes (Vive la Tunisie, 14 députés).
A compter de la date de sa désignation (20 janvier), Elyes Fakhfakh, ancien ministre des Finances, aurait un mois pour former son gouvernement et le faire passer au vote de confiance au parlement, où il aura impérativement besoin d'une majorité absolue, de 109 votes favorables (parmi les 217 possibles) pour espérer être officiellement investi chef de gouvernement.
Dans le cas d'expiration du délai constitutionnel sans pouvoir former un gouvernement, le président de la République a plein droit de dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple et de convoquer des élections législatives anticipées.