Dernière mise à jour à 10h47 le 26/06
Le chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, a prédit que son pays enregistrerait un taux de croissance négatif sans précédent de -6% cette année.
Lors d'une plénière parlementaire, tenue ce jeudi au siège du parlement à Tunis, consacrée au dialogue sur les résultats de 100 jours de mandat, M. Fakhfakh a révélé que ce pourcentage pourrait atteindre 6,8% de négatif selon les estimations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
"Cela signifie que la Tunisie perdra environ 130.000 opportunités d'emploi et qu'elle est actuellement confrontée aux besoins de 650.000 chômeurs alors qu'environ 4 millions souffrent de pauvreté", a-t-il indiqué.
Le chef du gouvernement a, dans ce sens, considéré que cela "menacerait la continuité des travaux de nombreuses institutions actives dans plusieurs secteurs, notamment le tourisme, la fabrication de composants aéronautiques, les pièces automobiles et les textiles".
D'autre part, M. Fakhfakh a mis en garde contre la possibilité d'un "effondrement" de l'économie de son pays, soulignant dans ce contexte que la dette de l'Etat tunisien avait atteint le niveau qu'il qualifiait "d'effrayant", soit environ 92 milliards de dinars (31,9 milliards de dollars), dont 60% de dette extérieure contre 30% en 2013.
"Mon gouvernement ne dépasserait pas ce niveau de dette extérieure qui a augmenté en raison de la détérioration de la valeur du dinar (...) le pays souffre depuis plusieurs années des fluctuations du taux de change du dinar, des taux d'inflation élevés et d'un ralentissement des investissements directs étrangers", a-t-il prévenu.
Il a indiqué que son gouvernement a également mis en place un plan de sauvetage pour reconstruire et réanimer l'économie tunisienne, qui comprend une résilience continue, une relance de l'économie et des efforts pour accélérer les projets.
En relation avec la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus, le gouvernement a réussi à évacuer plus de 25.000 Tunisiens bloqués dans toutes les régions du monde, en plus d'annoncer l'ouverture des frontières aériennes, terrestres et maritimes à partir du 27 juin courant avec l'adoption d'un protocole de santé et de le soumettre à des éventuels changements et interactions en fonction du développement de la situation épidémiologique dans le pays, dans la région et dans le monde.
M. Fakhfakh a exprimé sa fierté pour la cohésion et la solidarité obtenues au cours de la période de gestion de la crise sanitaire due au COVID-19 entre les Tunisiens, les institutions de l'Etat et la société civile, contribuant à la victoire contre le virus.
"La Tunisie a enregistré le taux de mortalité le plus faible dans le monde avec quatre décès pour chaque million d'habitants", a fait savoir M. Fakhfakh.
Sur le plan économique, "nous avons préservé la main-d'oeuvre en distribuant des subventions à 460.000 travailleurs", a fait savoir le chef du gouvernement tunisien.
A savoir, ce sens, que 15.000 institutions bénéficient des mécanismes approuvés par le gouvernement: "le plus important est de ne pas fermer ces institutions et de ne pas faire faillite d'autant plus que nous avons accordé des prêts bonifiés à des entreprises et fourni 460.000 travailleurs subventionnés pour maintenir des emplois", a rassuré M. Fakhfakh.
Près de 250.000 jeunes tunisiens au chômage seront intégrés sur le marché local de l'emploi lors de la période à venir, dans le cadre d'un certain programme d'autonomisation des jeunes.
Les dernières statistiques de l'INS (Institut national de la statistique) indiquent que le taux de chômage est passé à 15,1% sur l'ensemble du premier trimestre de 2020 d'autant plus que le nombre de chômeurs a dépassé 634.000 du total de la population active contre 623.900 au cours du quatrième trimestre de 2019.
Le ministère tunisien de la Santé a fait état, jeudi, de deux nouveaux cas importés de COVID-19, portant à 1.162 le total des personnes contaminées dans le pays. Un total de 1.023 patients se sont rétablis tandis que 50 décès ont été signalés dans 15 provinces.