Dernière mise à jour à 09h49 le 17/12
Les émissions de carbone dans le secteur du bâtiment qui ont augmenté rapidement pourraient saper les efforts visant à promouvoir la résilience aux changements climatiques à l'échelle mondiale, selon un rapport qui a été publié par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), mercredi à Nairobi.
Le rapport 2020 sur la situation mondiale des bâtiments et de la construction, compilé par le PNUE et l'Alliance mondiale pour le bâtiment et la construction (Global ABC), indique que les émissions globales du secteur ont atteint 10 gigatonnes en 2019, ce qui représente 38% des émissions mondiales de carbone liées à l'énergie.
"L'augmentation des émissions dans le secteur du bâtiment et de la construction souligne la nécessité d'une triple stratégie pour réduire agressivement la demande énergétique dans l'environnement bâti, décarboniser le secteur de l'électricité et mettre en œuvre des stratégies de matériaux qui réduisent les émissions de carbone sur le cycle de vie", a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.
Mme Andersen a déclaré que l'investissement dans les bâtiments à faible émission de carbone devrait soutenir les efforts des gouvernements et de l'industrie pour accélérer une reprise post-pandémie qui soit verte, inclusive et durable.
"Mettre le secteur du bâtiment et de la construction sur une voie à faible émission de carbone ralentira le changement climatique et apportera de solides avantages en matière de reprise économique, et cela devrait donc être une priorité claire pour tous les gouvernements", a-t-elle expliqué.
Le rapport du PNUE indique que la décarbonisation du secteur du bâtiment s'est ralentie et que parallèlement, les investissements dans des matériaux de construction et des systèmes d'éclairage plus propres ont diminué.
"L'augmentation des émissions du secteur du bâtiment est due à l'utilisation continue du charbon, du pétrole et du gaz naturel pour le chauffage et la cuisine, combinée à des niveaux d'activité plus élevés dans les régions où l'électricité reste à forte intensité de carbone, ce qui se traduit par un niveau constant d'émissions directes mais des émissions indirectes croissantes", indique le rapport.
Selon le rapport, la consommation d'électricité dans les bâtiments représente près de 55% de la consommation mondiale, et des politiques et des réglementations solides sont nécessaires pour réduire la demande d'énergie dans l'environnement bâti.
L'ensemble des investissements dans les bâtiments à faible consommation d'énergie a considérablement diminué de 2016 à 2019, malgré la croissance rapide du secteur liée à l'urbanisation, d'après le nouveau Buildings Climate Tracker de GlobalABC.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que les émissions de carbone dans le secteur du bâtiment doivent diminuer de 50%, soit 6% par an pour que celui-ci atteigne la neutralité carbone d'ici à 2030.
Les experts indiquent qu'il est possible d'atteindre des objectifs de zéro émission dans le secteur du bâtiment, à condition d'adopter des politiques et des réglementations visant à encourager l'adoption de systèmes d'éclairage, de toitures et de matériaux de construction plus propres.