Dernière mise à jour à 13h55 le 08/01
Le ministère malien de la Défense et des Anciens Combattants (MDAC) a qualifié de "tendancieuses" les informations sur des attaques aériennes qui ont fait au moins une vingtaine de morts dimanche dernier à Bounty (Douentza), au centre du Mali, a-t-il annoncé ce jeudi dans un communiqué officiel.
Le MDAC a tenu à informer l'opinion nationale et internationale que depuis le dimanche 3 janvier 2021, une information sur les réseaux sociaux faisant état "d'attaques aériennes contre les populations civiles est devenue virale et continue de défrayer la chronique avec des bilans allant de 10, 20 à 100 victimes".
"Cette information tendancieuse vise à jeter l'opprobre sur le travail combien salutaire des FAMa et de leurs partenaires qui sont en train de mener une lutte implacable contre les terroristes", a indiqué le MDAC.
"Des victoires sont engrangées sur le terrain et des cellules d'intox et de propagande s'activent pour essayer d'annihiler tous les efforts visant au rétablissement de la sécurité et de la paix", a-t-il poursuivi.
Selon le ministère malien de la Défense, les frappes aériennes menées dimanche dernier contre une colonne de djihadistes suivie depuis son retranchement jusqu'au lieu d'impact à proximité de Bounty ont été faites sur "la base de renseignements bien précis".
"Ces frappes réalisées par la Force Barkhane ont permis la neutralisation de plusieurs dizaines de terroristes", a-t-il précisé.
Le ministère malien a réaffirmé ses engagements en faveur des droits de l'homme et du droit international humanitaire et ne saurait, "en aucun cas assimiler de paisibles populations à des groupes armés formellement identifiés par les Forces armées maliennes".
Mardi dernier, la force française Barkhane a indiqué avoir "neutralisé plusieurs dizaines de terroristes dimanche dans une opération, non loin du village de Bounty". Mais, l'état-major français a réfuté "les accusations de bavure dans le bombardement d'une célébration de mariage" dans ce même village peul du cercle de Douentza.
Mais, cette thèse a été démentie encore ce jeudi par la Jeunesse de Tabital Pulaaku, une organisation communautaire peule avec des détails concis publiés sur le bombardement mené dimanche après-midi au cours d'un mariage à Bounty dans le cercle de Douentza (centre du Mali).
Selon cette organisation, il s'agissait réellement d'un mariage et les mariés sont Allaye Hama Iddara et Aïssata Alou Diallo. "La veille du 4 janvier 2021, devait se tenir le second mariage entre Sambo Diadié Samborè et Hawa Yero Diallo. Les mariés sont vivants et sont à Bounti. Le père de Hawa Yero est malheureusement décédé dans le raid", a-t-elle expliqué.
"Le raid a eu lieu à 1 km environ du village dans le champ de Hama Iddara, le père du marié (Allaye). Il y a eu deux frappes simultanément d'après les témoins (survivants). Parmi les victimes, deux seulement étaient identifiables à travers leurs corps (Boura Iddara et Oussou Binguel)", a précisé l'organisation, en publiant une liste des victimes.