Dernière mise à jour à 09h57 le 08/04
Le président rwandais Paul Kagame a décrié mercredi la réticence de certains pays, comme la France, à traduire en justice les suspects du génocide rwandais, lors d'une cérémonie marquant la 27e commémoration du génocide de 1994 contre les Tutsi.
Le pays d'Afrique centrale a entamé mercredi la commémoration nationale annuelle de plus d'un million de victimes, qui dure trois mois, dont une semaine de deuil au début. Plus de 500 Rwandais, amis du Rwanda et membres du corps diplomatique se sont réunis dans le complexe sportif couvert de Kigali, Kigali Arena, pour la cérémonie, qui a invité moins de personnes que les années précédentes en raison de la pandémie de COVID-19.
Les suspects du génocide bénéficient d'un refuge et les demandes d'extradition du Rwanda ont été refusées dans plusieurs pays, dont la France, a déclaré M. Kagame, ajoutant que certaines affaires durent depuis environ 15 ans dans des pays européens et africains, sans avoir été jugées.
M. Kagame a déclaré que certains pays ont accueilli quatre ou cinq suspects du génocide dont les dossiers sont clairs, mais ils ont refusé de les extrader vers le Rwanda.
Selon Jean-Bosco Siboyintore, chef de l'Unité de recherche des fugitifs du génocide au Rwanda, plus de 1.100 fugitifs du génocide sont toujours en liberté dans des pays comme la France, les Etats-Unis d'Amérique, les Pays-Bas et le Canada.
La majorité des fugitifs, soit 408, se trouvent dans la République démocratique du Congo voisine, 277 fugitifs sont en Ouganda, a dit M. Siboyintore, ajoutant que d'autres se trouvent au Malawi, en Tanzanie, en France, en République du Congo, en Belgique et au Burundi.
Le Rwanda a jusqu'à présent signé des traités d'extradition avec 10 pays sur les 30 où les suspects se cacheraient, selon lui.
Plus tôt dans la journée, M. Kagame et la Première Dame Jeannette Kagame, ainsi que l'ambassadeur de la République du Congo Guy Nestor Itoua, qui est le doyen du corps diplomatique, et des représentants des survivants, ont déposé une gerbe au Mémorial du génocide de Kigali, où reposent plus de 250.000 victimes.