Dernière mise à jour à 09h02 le 14/09
L'Afrique du Sud dispose de suffisamment de doses de vaccin contre la COVID-19, mais elle continue d'observer une hésitation des populations face à la vaccination. Des responsables gouvernementaux ont reconnu qu'il était nécessaire d'informer les communautés pour dissiper les idées fausses et la désinformation concernant les vaccins anti-COVID-19.
"Le gouvernement a obtenu suffisamment de vaccins pour vacciner l'intégralité de la population adulte, et la disponibilité des vaccins n'était plus une contrainte", a déclaré dimanche soir le président Cyril Ramaphosa, observant que les habitants restaient peu nombreux à se présenter pour se faire vacciner contre cette maladie.
Un habitant de Fishhook de 34 ans, du nom de Lusanda Nini, raconte par exemple qu'il ne prévoit pas de se faire vacciner car il a entendu dire que les vaccins provoqueraient des problèmes de stérilité.
"J'ai entendu beaucoup de gens dire que vous ne pouvez pas avoir d'enfants pendant cinq ans si vous vous faites vacciner", explique-t-il. "Je veux encore des enfants".
Un certain nombre de ses amis ne se font pas vacciner pour des raisons similaires, a-t-il indiqué.
"J'ai aussi entendu dire que certaines personnes meurent de la vaccination, aussi je préfère éviter", ajoute-t-il.
Siya Sicetsha, qui reste chez lui depuis plus d'un an à cause de la pandémie, s'est fait inoculer la première dose de vaccin la semaine dernière.
"Je ne suis retourné au travail qu'en mai de cette année, je suis fatigué de ce virus et c'est ce qui m'a poussé à me faire vacciner", a-t-il dit.
Interrogé pour savoir s'il a entendu les rumeurs circulant autour du vaccin, M. Sicetsha déclare : "Je connais toutes les histoires mais je crains aussi qu'on m'empêche d'accéder à certains endroits parce que je ne suis pas vacciné".
"La plupart de mes amis et collègues ne se font pas vacciner à cause de ces rumeurs", indique cet homme de 31 ans.
Le vice-président David Mabuza a lancé une campagne de mobilisation sociale pour la vaccination la semaine dernière, afin d'encourager les habitants à se faire vacciner. A cette occasion, il a répondu aux questions et interventions de simples citoyens lors de visites dans plusieurs régions où le taux de vaccination est faible.
"Nous devons faire beaucoup plus", a déclaré M. Ramaphosa lors de son discours national dimanche soir. "Nous diffusons le message dans toutes les langues pour nous assurer que les gens comprennent que ces vaccins sont sûrs, efficaces et gratuits ... Nous avons pris des mesures pour faciliter l'accès des gens à la vaccination où qu'ils se trouvent".
Le chef de l'Etat sud-africain a souligné qu'il existait plus de 3.000 sites de vaccination publics et privés à travers le pays, et que la plupart des sites privés vaccineraient gratuitement tout membre du public, qu'il ait ou non une assurance maladie.
"C'est à chacun d'entre nous de convaincre sa famille, ses amis et ses collègues que la vaccination est sûre et qu'elle peut leur sauver la vie", a conclu M. Ramaphosa.