Dernière mise à jour à 08h51 le 22/02
Le Soudan a rejeté lundi ce qu'il a qualifié de "mesure unilatérale" de l'Ethiopie concernant le démarrage de la production d'électricité à partir du Grand barrage de la Renaissance (GERD) éthiopien.
"La décision de l'Ethiopie de commencer unilatéralement l'exploitation du GERD constitue une violation de la Déclaration de principes signée par les trois parties", a déclaré dans un communiqué le ministre soudanais de l'Irrigation et des Ressources en eau par intérim, Daw Al-Bait Abdul-Rahman.
"Avant cette décision, l'Ethiopie aurait dû fournir aux autres parties suffisamment d'informations, telles que le volume d'eau qui devrait sortir du barrage, pour savoir si les réservoirs soudanais seraient en mesure de l'absorber pour adopter les précautions nécessaires", a-t-il noté.
M. Abdul-Rahman a également souligné que l'Ethiopie n'a jamais informé le Soudan du début de la production d'électricité, affirmant que "cela a été fait unilatéralement, et c'est donc une décision inacceptable, quelles que soient ses justifications".
Le ministre soudanais a insisté sur la nécessité pour toutes les parties de s'asseoir ensemble pour parvenir à une vision unifiée sur le dossier du GERD, affirmant que l'intérêt du Soudan "est une ligne rouge".
Dimanche, le gouvernement éthiopien a annoncé que son grand barrage hydroélectrique avait commencé à produire de l'électricité. Le Premier ministre du pays, Abiy Ahmed, y a officiellement inauguré la première génération d'électricité du GERD, qui devrait être la plus grande centrale hydroélectrique d'Afrique.
Le Soudan, l'Egypte et l'Ethiopie ont négocié dans le cadre de l'Union africaine sur des questions techniques et juridiques liées au remplissage et au fonctionnement du GERD.