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Un chercheur met en garde contre l'infiltration des groupes extrémistes violents dans des activités socioéconomiques pour générer des ressources financières

Xinhua | 19.09.2023 08h11

Les groupes extrémistes violents actifs Côte d'Ivoire risquent de parvenir à générer des ressources financières nécessaires pour leurs activités dans le Sahel, en s'associant à certaines activités socioéconomiques comme l'économie du bétail et l'orpaillage illégal, a averti lundi William Assanvo, chercheur ivoirien à l'Institut d'études de sécurité (ISS).

L'ISS, une organisation africaine à but non-lucratif, a publié ce lundi un rapport intitulé "Liens entre extrémisme violent et activités illicites en Côte d'Ivoire", qui met en exergure l'infiltration de l'économie du bétail et de l'orpaillage illégal par les groupes extrémistes violents dans le nord de la Côte d'Ivoire, en particulier au niveau de la frontière avec le Burkina Faso.

La Côte d'Ivoire n'a pas connu d'attaques terroristes depuis 2020, mais la menace n'est pas pour autant inexistante, a souligné M. Assanvo, auteur dudit rapport, dans une interview accordée à Xinhua.

L'ISS nous révèle une autre forme de menace extrémiste qui consiste à s'associer à certaines activités socioéconomiques comme l'économie du bétail et l'orpaillage illégal afin de se procurer des ressources et de développer un réseau de "partenaires commerciaux", d'informations, de recruteurs et de coursiers, a observé M. Assanvo.

Cette infiltration de l'économie du bétail et de l'orpaillage illicite par les groupes extrémistes violents dans le nord de la Côte d'Ivoire a débuté au plus tard au cours de l'année 2019. Pour s'impliquer dans ces activités, les groupes extrémistes violents profitent de l'insécurité qu'ils ont contribué eux-même à générer, en proposant souvent aux orpailleurs et aux acteurs de l'économie du bétail, notamment des éleveurs et des commerçants de bétail, de mener leurs activités dans les zones où ces groupes extrémistes opèrent ou exercent une influence, notamment le long de la frontière avec le Burkina Faso, a expliqué M. Assanvo.

Les groupes extrémistes utilisent le même procédé pour contraindre des acteurs de l'orpaillage illégal à collaborer, comme des femmes en charge essentiellement du lavage du gravier et de la terre afin d'en extraire le minerai et des personnes pratiquant des activités commerciales sur les sites d'extraction. Pour s'immiscer dans l'exploitation aurifère, notamment sur le fleuve Comoé, les groupes extrémistes proposent aussi une protection à ces personnes, a indiqué le chercheur.

Selon le rapport, ces groupes extrémistes fournissaient également des financements, des appareils de détection et du matériel d'exploitation à des jeunes, tandis que les gains de l'exploitation étaient ensuite partagés. Ils intervenaient aussi dans la commercialisation de l'or extrait.

M. Assanvo a appelé les autorités ivoiriennes à apporter une attention particulière à cette menace. Car les groupes extrémistes pourraient parvenir à générer des ressources financières nécessaires pour leurs activités dans le Sahel, et la Côte d'Ivoire risquerait ainsi de jouer un rôle involontaire dans le financement du terrorisme, a indiqué M. Assanvo.

(Rédacteurs :孙鸿宇, Yishuang Liu)
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