Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en visite à Washington, s'est targué vendredi de traiter toujours le dossier des îles Diaoyu "avec clame".
Lors de sa rencontre avec le président américain Barack Obama, M. Abe a promis de "continuer à en faire". Lors d'une allocution devant le groupe de réflexion CSIS (Center for Strategic and International Studies) de Washington, le PM japonais a également déclaré "n'avoir absolument aucune intention de se lancer dans une escalade".
Toutefois, ses agissements ne sont guère en accord avec ses paroles.
Il serait injuste d'imputer la responsabilité du contentieux territorial avec la Chine à Abe, mais il n'en demeure pas moins qu'il n'a pas profité de l'opportunité offerte par sa réélection au poste de Premier ministre pour calmer le jeu et améliorer la relation sino-japonaise.
Pour la Chine, M. Abe semble s'agiter dans tous les sens dans l'espoir de rallier les autres pays, notamment les Etats-Unis, à la cause nipponne dans l'affaire des îles Diaoyu.
Tout ce qu'il entreprenait va à l'encontre de ses propos mielleux selon lesquels il voudrait voir les relations nippo-chinoises s'améliorer.
Démontrant son ferme position sur les îles Diaoyu dans son discours pour le think-tank CSIS, M. Abe a averti que la Chine ne devrait pas "faire un mauvais calcul ou sous-estimer" la fermeté de sa position.
M. Abe n'aurait-il pas lui-même mal calculé et sous-estimé la détermination de la Chine à protéger son intégrité territoriale?
Le peuple chinois, qui aspire à la paix, ne se laissera pas intimider par ces menaces et cette rhétorique belliqueuse lorsque les intérêts-clés de son pays sont en jeu.
La Chine et le Japon étant deux principales puissances de leur région et respectivement les deuxième et troisième puissances économiques de la planète, il est évident qu'une impasse diplomatique porterait atteinte à leur développement, ainsi qu'à la paix et à la prospérité de la région.
C'est pourquoi il serait avisé de la part des politiciens nippons de garder leur calme et de chercher des moyens pragmatiques de résoudre ce différend. Un bon début pour eux serait de reconnaître l'origine de la dispute avec la Chine sur les îles Diaoyu, que le Japon l'a volée à la Chine dans les années 1890.
Les Etats-Unis, la nation la plus influente sur la scène internationale, ne devraient pas se laisser berner par la droite japonaise. Au contraire, Washington devrait faire preuve de vigilance contre la tendance de droite à Tokyo et chercher à la calmer.
Les Etats-Unis et la Chine, de par leur statuts de plus grandes puissances économiques mondiales, devraient travailler de concert pour maintenir la paix et la prospérité dans la région Asie-Pacifique et contribuer au développement mondial.