Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a de nouveau cherché à leurrer la communauté internationale en demandant vendredi à la Chine de présenter ses excuses au sujet du récent incident du radar.
S'il y a des excuses à présenter pour améliorer la relation sino-japonaise, elles incombent au Japon.
L'accusation selon laquelle des radars chinois de conduite de tir auraient été braqués sur des vaisseaux japonais en mer de Chine orientale le 30 janvier a été inventée de toutes pièces. Le ministère chinois de la Défense nationale a en effet confirmé qu'aucun radar de ce type n'avait été utilisé ce jour-là.
Pour sauvegarder les relations sino-japonaise dans leur ensemble, la Chine avait pris les allégations du Japon au sérieux et mené immédiatement une enquête sérieuse, mais la vérité n'a pas plu au Japon.
En fait, le Japon devrait être tenu responsable de ses propres faux pas dans l'affaire. Après tout, ce sont les forces d'auto-défense nipponnes qui surveillaient de près les bâtiments de guerre chinois lors d'exercices normaux en haute mer.
En rendant publique cette fausse accusation et en se faisant passer pour une pauvre victime, le Japon tente de ternir l'image de la Chine afin de gagner la sympathie et le soutien de la communauté internationale, mais il n'était pas nécessaire de recourir à un mensonge.
En exagérant la "menace chinoise" par le biais de remarques irresponsables, le gouvernement d'Abe dope la force militaire du Japon. Pour la première fois depuis des années, le Japon a augmenté cette année son budget militaire en dépit du marasme économique de l'archipel, ce qui ne manque pas de préoccuper les autres pays d'Asie qui gardent un souvenir amer du militarisme nippon pendant la Seconde guerre mondiale.
Les mesquineries du Japon sont contre-productives et freinent l'amélioration de ses relations avec la Chine, qui se sont détériorées par l'acte provocateur de Tokyo visant à "nationaliser" les îles Diaoyu en 2012, alors que l'archipel fait partie intégrante de la Chine depuis l'antiquité.
Uichiro Niwa, l'ambassadeur du Japon en Chine de mi-2010 jusqu'à la fin 2012, a reconnu récemment que son gouvernement avait mal compris la situation et avait commis une erreur en choisissant d'"acheter" les îles Diaoyu, ce qui avait mis le feu aux poudres.
Un proverbe chinois dit "le noeud doit être dénoué par celui qui l'a fait". C'est le moment pour le Japon de faire des efforts sincères afin de rectifier le tir et améliorer les relations avec la Chine, plutôt que d'avoir recours à des mesquineries et à attiser des tensions.
La Chine continue de faire preuve d'une grande retenue et reste engagée à régler le contentieux par l'intermédiaire du dialogue et de la consultation.
Espèrons que le Japon parvienne à regarder la réalité, et sa propre histoire, en face, et que Tokyo respecte sa promesse annoncée de contribution à une relation stratégique sino-japonaise de bénéfique mutuel.