Avec la première visite en Chine de John Kerry en tant que secrétaire d'Etat américain, la Chine et les Etats-Unis disposent actuellement d'une nouvelle opportunité de renforcer leur coopération, en particulier compte tenu des tensions récentes en Asie de l'Est.
En plus de faire connaissance avec les nouveaux visages de la direction chinoise dirigée par le président Xi Jinping, M. Kerry devrait également acquérir des informations de première main durant sa visite lui permettant d'ajuster les politiques américaines concernant la Chine au cours du deuxième mandat de l'administration Obama.
Eu égard à la croissance spectaculaire de la Chine et son engagement de longue date envers la paix, M. Kerry peut être assuré de faire profiter les Etats-Unis au maximum en recherchant la coopération plutôt que la compétition avec la deuxième économie du monde.
Une coopération saine avec la Chine offrira d'abord et avant tout aux Etats-Unis des bénéfices économiques considérables et plus d'emplois, résultat essentiel d'une diplomatie réussie, comme l'a souligné M. Kerry dans son premier discours majeur après son entrée en fonction.
Ce vétéran de la guerre du Vietnam a également fait état des impacts ambigus de la multiplication d'actions militaires excessives de Washington à l'extérieur des frontières américaines. Tel que noté par M. Kerry lors de l'audience de confirmation des charges, les Etats-Unis disposent maintenant de plus de bases et de forces militaires en Asie-Pacifique que tous les autres pays du monde, suffisamment pour alerter les pays de la région.
Pire encore, la péninsule coréenne semble glisser vers un conflit militaire. Tout en accusant Pyongyang de provocations imprudentes et de mépris intolérable à l'égard de la volonté internationale, Washington a également attisé la flamme.
Les Etats-Unis ne cessent de déployer plus de soldats, de bombardiers, et de navires antimissiles dans les eaux de l'Asie de l'Est, et mènent des exercices militaires massifs avec leurs alliés asiatiques dans le cadre d'une démonstration dramatique de leur puissance préventive.
En outre, le "pivot vers l'Asie" des Etats-Unis pourrait alimenter la méfiance, les malentendus et les jugements erronés dans la région, ce qui pourrait éventuellement susciter des agitations plus inquiétantes. Comme M. Kerry l'a indiqué, "toute action a une réaction".
Afin d'être une puissance responsable dans la région Pacifique, les Etats-Unis devraient apaiser les inquiétudes des pays asiatiques liées à sa présence militaire et aider à chercher des solutions raisonnables et faisables sur les dossiers régionaux.
L'évolution future du "pivot vers l'Asie" nécessite des ajustements délicats. Plutôt que de jouer les durs et forcer les pays de la région à se rendre, Washington devrait respecter les intérêts de la région et poursuivre une coopération gagnant-gagnant.
Sur fond d'une économie mondiale profondément interconnectée, la confrontation risque d'engendrer des coûts incommensurables. En tant que diplomate expérimenté et prévenant, M. Kerry peut contribuer à mener les relations sino-américaines à travers les turbulences de disputes et les changements internationales à une interaction mutuellement bénéfique.
La Chine et les Etats-Unis, respectivement le plus grand pays en voie de développement et la seule super-puissance du monde, ont convenu de cultiver un nouveau type de relation entre grandes puissances qui pourrait servir de modèle dans les relations internationales sur la scène mondiale d'aujourd'hui.
Dans cette noble entreprise, M. Kerry a maintenant la chance de laisser une empreinte remarquable.