A l'occasion du premier déplacement en Chine du président français François Hollande, la presse française accorde jeudi une large couverture à cet événement, soulignant la dimension économique de cette visite et notamment le besoin de rééquilibrer les échanges économiques entre les deux pays.
L'enjeu du voyage du président français en Chine jeudi et vendredi est à l'image de l'importante délégation qui l'accompagne dans son déplacement : huit ministres, une soixantaine de chefs d'entreprise, ainsi que deux personnalités politiques engagées dans le dialogue franco-chinois. "La délégation la plus nombreuse qu'il ait emmenée à l'étranger depuis son arrivée à l'Elysée", souligne jeudi le journal Le Monde.
L'une des missions de M. Hollande en Chine sera de "convaincre les Chinois de l'attractivité de la France", estime le quotidien, notant que "l'Elysée met en bonne place la mise en avant des 'atouts' de la France et de sa 'compétitivité' (...) et le développement des investissements chinois en France, ouvertement considérés comme 'insuffisants'".
Mais le grand enjeu de cette visite d'Etat est bel et bien "la relance des échanges entre les deux pays", poursuit le journal. Comme le rappelle Le Monde, "de 1983 à 2011, la part de marché française en Chine s'est légèrement effritée, passant de 1,4 % à 1,27 %, tandis que celle de l'Allemagne s'est consolidée, passant de 5 % à 5,33 %".
Le déficit commercial de la France avec la Chine ayant atteint un niveau record de 26 milliards d'euros, la relance des exportations apparaîtrait donc comme "une nécessité", indique Le Monde, reprenant des propos de l'Elysée.
"Certes, des avancées sont attendues dans les secteurs de coopération classiques, le nucléaire civil et l'aéronautique. Mais on mise surtout sur la percée des PME (petites et moyenne entreprises, ndlr) et des ETI (entreprises de taille intermédiaire, ndlr) françaises dans les domaines innovants de la santé, de l'agroalimentaire, du numérique et de la ville durable", estime de son côté le journal Le Figaro.
Et le quotidien de droite de rappeler qu'il s'agit là de "perspectives ouvertes par une classe moyenne en pleine expansion qui a les moyens de consommer, de se distraire, de voyager ou d'étudier à l'étranger".
Mais, pour le Figaro, le dialogue politique semble également incontournable, notamment du fait que les deux pays sont membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Devraient entre autres êtres abordés les dossiers malien, syrien, coréen et iranien.
Dans son éditorial de jeudi, le quotidien économique Les Echos concède que la France a "certes" encore quelques atouts à offrir, mais que "depuis 1964 et la reconnaissance par le général de Gaulle de la République populaire, son étoile a pâli sur la scène mondiale alors que la Chine est devenue la puissance incontournable jouant presque à égalité avec les Etats-Unis".