Le sommet entre le président chinois Xi Jinping et le président américain Barack Obama "réaffirme avec succès la nature spéciale de la relation" entre Beijing et Washington, a déclaré Zbigniew Brzezinski, l'ancien Conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis dans une interview exclusive accordée dimanche à Xinhua.
M. Brzezinski a tenu ces propos à l'issue du sommet de deux jours qui vient de s'achever, le premier du genre entre les deux dirigeants, qui s'est déroulé le week-end dernier dans le domaine de Sunnylands en Californie.
L'ancien conseiller à la sécurité nationale sous l'administration de Carter a indiqué à l'agence Xinhua par téléphone qu'il trouvait encourageant que les deux dirigeants, "guidés par leur conscience de l'importance de cette relation pour le monde entier" ont pu discuter des questions "d'une manière pragmatique avec des résultats constructifs".
"Je considère donc ce sommet comme l'un des plus importants de l'histoire sino-américaine moderne", a noté M. Brzezinski.
Le conseiller d'Etat chinois, Yang Jiechi, a déclaré samedi en Californie que lors de leur sommet, les deux chefs d'Etat avaient augmenté le degré de confiance mutuelle, atteint un consensus sur un éventail de questions et élaboré les lignes directrices des relations entre les deux pays, autant de succès qui laissent présager de l'ouverture d'un nouveau chapitre dans la coopération transpacifique.
M. Yang a également expliqué que M. Xi avait résumé ce nouveau concept de relation par les trois formules suivantes : "pas de conflit et pas de confrontation", "respect mutuel" et "coopérer pour obtenir des résultats gagnant-gagnant".
Ces propos ont inspiré le commentaire suivant de M. Brzezinski : "Je pense que le président Xi a utilisé d'excellentes formules, guidé par la notion que leur relation est essentielle pour les deux pays et revêt également une grande importance pour la stabilité mondiale".
Malgré les différends qui subsistent, il s'est déclaré optimiste au sujet de la capacité de Beijing et Washington à les gérer.
"J'ai davantage de certitude dans le fait que les deux pays vont fournir des efforts sérieux pour trouver des formules de compromis, car ils sont tous deux conscients de l'importance de la relation pour leurs intérêts sur le long terme", a-t-il dit.
M. Brzezinski est d'accord sur le principe que le sommet peut servir de point de départ pour un processus de rapprochement stratégique entre les deux pays.
"Je pense que cela est voué à se produire", a-t-il noté. "Nous devons apprendre à mettre de côté les différends, avec peut-être des tensions occasionnelles dans la relation, mais en étant toujours guidés par la conscience du fait que si la relation s'envenime, les dégâts seront mutuels".
Et si elle est mutuellement destructrice, a-t-il souligné, cela nuirait également aux intérêts de certains autres pays et régions du monde, notamment l'Europe, le Japon, l'Inde, la Russie et le Brésil.