Lorsque la Chine a publié son livre blanc sur la défense, « L'emploi diversifié des forces armées chinoises » en avril, certains critiques occidentaux ont salué les efforts tout en disant cependant que la Chine n'avait pas mis beaucoup de viande sur l'os et que le document était avare de détails.
Cela soulève la question suivante : dans quelle mesure un pays a-t-il besoin d'être transparent sur son armée afin d'établir la confiance avec les autres pays?
La réponse à cette question est simple : cela dépend à qui vous avez affaire.
La transparence est fondée sur la confiance. Vous serez sans doute peu enclins faire des « confidences » lorsque vous n'êtes pas sûr que ceux qui écoutent sont vos amis, ou, dans le pire des cas, s'ils sont des adversaires ou ennemis, même potentiels. Alors que l'Occident estime que des données telles que les systèmes d'armes, la ventilation des dépenses militaires et l'énumération des efforts en matière de recherche et développement sont essentiels à la transparence, la Chine souligne elle qu'il n'y a pas de transparence absolue -comme le dénonciateur de Prism Edward Snowden semble l'avoir prouvé. Sinon, pourquoi les Etats-Unis auraient-ils même espionné leurs alliés ? La transparence n'est pas autre chose que le résultat de la confiance.
La transparence est également très liée à la puissance militaire. Les pays sous-développés retiennent plus de choses comme les secrets militaires, tandis que les plus forts militairement n'hésitent pas à montrer leurs muscles. Alors que l'Occident estime que la Chine est suffisamment forte pour ne pas être attaquée par n'importe qui, la Chine est elle en revanche toujours préoccupée par un certain nombre de scénarios pessimistes où des forces extérieures pourraient être impliquées soit dans les affaires intérieures de la Chine comme Taïwan soit dans ses différends territoriaux maritimes avec d'autres pays. La Chine estime qu'il existe toujours un écart entre sa puissance et celle des puissances occidentales alliées avec les Etats-Unis à leur tête. Son objectif, comme l'indique le livre blanc de la défense, est de parvenir à la modernisation de son armée au milieu du siècle.